motozenith.pngFin des années 90, j’officiais comme chroniqueur-essayeur de voitures sportives anciennes pour une revue aujourd’hui disparue. A l’époque, je m’étais fait reprocher une certaine audace dans mon texte consacré à l’essai de l’Alfa Roméo Giulia GTV1750 jugé alors par le rédacteur en chef comme…torride. Cette auto italienne m’avait alors procuré la même sensation que notre « Bobette » qui a décidément une sacrée allure avec sa petite robe noire sexy qui lui va comme un gant. Avec ses culasses pointant vers le ciel comme des seins de Madone (voilà que çà me reprend !), la V9 continue de cultiver cette architecture atypique de toutes les Moto Guzzi depuis 1967 mais derrière cette immuable et indémodable tradition se cache néanmoins un tout nouveau moteur doté d'une distribution culbutée et de deux soupapes par cylindre. Le V-Twin continue à faire l’impasse sur le système de refroidissement liquide malgré son homologation Euro4. Il s’agit là d’une fameuse prouesse technique qu’il convient de mettre en avant en raison des contraintes environnementales liées à cette nouvelle norme et ses exigences. La thermodynamique a donc été complètement revue dans la partie haute du moteur tandis que la distribution, commandée par un système à tiges et culbuteurs, adopte deux soupapes par cylindre inclinées dans la culasse (et non plus parallèles), comme sur le moteur de la V7 II. L'alimentation repose quand à elle sur une injection électronique mono-corps Marelli.essai_bobber_2016_012.jpg

Mais qu'en est-il des sensations au guidon? La position de conduite est très naturelle et la prise en main somme toute facile. Je regretterai juste tout au long de ce long essai le contact récurrent de mon tibia gauche contre le moteur (SM, la belle italienne !), la position du pied gauche étant légèrement plus en avant à cause du levier de vitesse. Les moins d’un mètre quatre-vingt n’auront pas ce problème. Quelle chance ont les Hobbits…Hein Gandalf?

bobbercompteur.jpgLe tableau de bord électronique comporte un compteur de vitesse analogique tandis que les autres informations sont regroupées sur un cadran numérique (kilomètres, trip partiel et journaliers avec remise à zéro automatique huit heures après la dernière extinction, temps de voyage, consommation instantanée et moyenne, horloge, température extérieure, vitesse moyenne, niveau du MGCT, indicateur de rapport engagé et indicateur de régime maxi réglable). Très complet donc. On appréciera la lisibilité de nuit avec une lumière rouge du plus bel effet.

Contact. Le 893cc s’éveille dans une sonorité sympa et la rotation du vilebrequin dans le sens de la route fait évidement  tanguer la moto à chaque coup de gaz, le va et vient des pistons y rajoutant leur lot de vibrations. C'est la « tradizionne » chez Moto Guzzi. Le moteur de la V9 annonce 55 chevaux à 6 250 tr/min et un couple de 62 N.m à 3 000 tr/min. Des valeurs qui ne sont certes pas affolantes mais qui confèrent à la Guzzi Bobber une belle dynamique à l’usage.

On s’élance sur la route, première constatation : la Bobber est certes une moto au caractère authentique bien affirmé, mais elle offre aussi une modernité des plus appréciables. Ainsi son dompteur aimera la souplesse de l’embrayage de type monodisque à sec commandé par câble et l'agrément dispensé par la sélection de boîte avec 6 vitesses qui s'enclenchent facilement avec le « CLAC ! » caractéristique chez Guzzi.

La transmission par arbre et cardan soulève toujours un peu l'arrière-train en première au démarrage sans pour autant gêner la conduite. Mais nous devons remarquer que la V9 dispose d'une des meilleures boîtes de vitesses que Moto Guzzi ait proposé à ce jour. En ville, la souplesse de la Bobber est franchement bluffante. La moto est capable de reprendre sans problème à 70 km/h en sixième et permet la plupart du temps de conserver le troisième rapport dans les virages en épingle et les ronds-points aux dépends de quelques vibrations vite remplacées par une agréable impression de vigueur.

En conduite coulée, le frein moteur fait également partie des points forts pour ralentir à l’approche d’une courbe ou ajuster sa vitesse sans obligatoirement devoir toucher aux commandes. Le système de freinage est propre à la V9 : à l'avant un maître-cylindre et un étrier Brembo à 4 pistons agissant sur un disque de 320 mm, à l'arrière un étrier flottant à deux pistons commandé par un maître-cylindre à réservoir intégré et un disque de 260 mm. Un package qui rend la moto assez sure et efficace dans ce domaine.

Ross-Guzzi-V9-f.jpgAttention, avec ses gros pneus, sa selle amincie qui ne ménage pas trop les fesses et sa position de conduite due à un guidon plat et large, la Moto Guzzi Bobber n’est pas une grande voyageuse, ni une grande sportive. On lui reprochera justement ce manque relatif de confort et surtout de se cogner les jambes contre les culasses pointant de chaque côté du réservoir. En fonction de la taille du pilote, évidemment. L’ergonomie générale me ferait donc plus pencher vers sa sœur jumelle, la Roamer qui est issue de la même plateforme technique mais qui a l’avantage de proposer une meilleure ergonomie générale.

De même, le large pneumatique avant (130 mm) monté sur une jante de 16 pouces influence  légèrement le comportement et rend la V9 Bobber un peu plus pataude. Là encore, il faudra choisir entre le look de Bobber et la polyvalence plus consensuelle de la Roamer moins virile. Ceci dit, la sécurité ressentie au guidon de la Bobber n'est pas le moins du monde remise en question, l’adhérence des enveloppes d’origine étant plus qu’acceptable. D’ailleurs la V9 Bobber reste aussi saine que ce qu'on peut attendre de ce type de moto. Je me suis d’ailleurs surpris à coucher la Guzzi avec un certain enthousiasme dans les longues courbes.md.jpg

brunosacremotoguzzibobber.jpgConclusion : la V9 Bobber est une moto vraiment très attachante. Vendue au prix de 10 390 € ( 9 990 € pour la V9 Roamer) la nouvelle Moto Guzzi n’est pas à vraiment parler comme donnée mais elle justifie son prix par un assemblage réalisé en Europe et on doit avouer que cette  jolie Italienne a du caractère et du charme! Ange ou démon? A vous de voir. Moi, j'ai ma petite idée...

Merci à Vincent, le sympathique patron de Moto Zenith pour le prêt de cette Moto Guzzi Bobber et sa confiance indéfectible.

Cet essai vous est offert par :

René  Chapelle                                   

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