Essai: Moto Guzzi V7 II Stornello
Par Bruno Sacré, le lundi 13 juin 2016 - ESSAIS MOTOS - Lien permanent - 4389 lectures
A l’heure actuelle, Môsieur veut du rétro, du parfum d'authentique, des machines qui sentent le passé et font fi de la performance. Les constructeurs ont bien flairé le vent et proposent du "tendance" en veux tu en voilà. Un seul résiste : Moto-Guzzi cultive son passé depuis des lustres et comme le concurrent briton Triumph avec sa Bonneville, Guzzi a un stock de références dans ses mémoires. La V7 donc est un petit engin plein de charme au look délicieusement vintage, et ce depuis un paquet d'années dans la gamme. La marque de Mandello a donc sorti une énième descendance : la Stornello qui va résolument vers le Scrambler. Un nom pioché dans les années 60/70, période où exista une certaine 125 et 160 Stornello.
La Guzzi V7 II Stornello n’a cependant rien à voir avec une réincarnation de l'étourneau italien puisque le seul lien qu’on retrouve dans la saga est la couleur rouge du cadre en tubes d'acier.
Si la 125 avait été conçue en son temps comme une moto à vocation économique, en 2016 la V7 II Stornello est dans l’air du temps en jonglant avec les notions de mode et coup de cœur qui en découle. Si le cœur et l’âme subsistent, on ajoute dorénavant la technique avec ABS et contrôle de traction qui se chargent de maitriser électroniquement les errements et enthousiasmes des pilotes optimistes !
Côté look, il faut avouer que la moto a du cachet. Pas besoin d'être complètement neuve pour y arriver. La Stornello de notre essai part de la base de la V7 II standard avec ce qu'il faut comme accessoires parmi les 110 que compte le catalogue. Elle a fait son marché parmi les goodies de l'atelier Moto Guzzi. Ce dernier a pour mission de les assembler pour créer un modèle de série limitée puisque notre Stornello n’est accessible qu’à 1000 exemplaires.
La robe blanche et rouge de l’italienne est assez réussie et le couturier Guzzi a ajouté tout ce qu’il faut pour attirer les observations flatteuses devant le parking du bistrot ou dans une expo thématique.
Au niveau des accessoires ont trouve pêle-mêle une superbe (mais trop discrète au niveau sonore) ligne d'échappement relevée signée Arrow, des jantes à rayons chaussées de pneus à crampons, une longue selle rembourré, des soufflets pour les tubes de fourche et une série non négligeable de pièces en alu pour ajouter du charme à la moto comme des garde-boues look alu, des caches injecteurs, des plaques à numéros, un kit repose-pieds tout-terrain et un petit saut-vent comme sur la V7 II racer. Enfin cerise sur le gâteau, le numéro de la moto qui rappelons le n’existe qu’en 1.000 exemplaires est gravé au laser sur le tableau de bord.
La V700 Stornello née en en 2016 a subi quelques évolutions. Ainsi en 2012, Guzzi revoyait le bicylindre à air, injection et 2 soupapes de sa V7, qui, avec 70 % de pièces nouvelles, gagnait une lichette de puissance et surtout un couple maxi porté à 60 Nm et disponible à 2800 tr/min. En 2014 lui étaient offerts un nouvel alternateur et une pompe à huile. Affiché aujourd’hui à 35 kW (et non 37 comme en 2012), il bénéficie d’une nouvelle boîte de vitesses à 6 rapports, dont l’étagement permet réduire la chute du régime de rotation à la montée des rapports et de mieux exploiter le couple avec de meilleures reprises et une souplesse accrue à tel point qu’en ville, il est tout jouable de se promener sur le troisième rapport à 30 km/h et 1800 tr/min.
Au démarrage, la Sornello s’élance sur un filet de gaz, bien aidée par une commande d’embrayage vraiment très souple. Rien ne sert de s’exciter et d’aller chercher les 6000 tr/min puisque tout se passe entre 2500 et 5000 tours. Bon, pas toujours satisfaisant pour les « nerveux » mais cependant bien suffisant et tellement plus cool. On peut ainsi profiter du plaisir procuré par ce moteur à l’ancienne aux performances timides mais vachement compensées par une belle générosité.
Côté freinage, Guzzi a offert l’ABS à sa vieille V7. Un dispositif pas vraiment nécessaire mais bien anticipé en matière d’obligations futures et de toutes façons pas vraiment intrusif puisque les déclenchements sur mauvais revêtement ou terrain glissant ne sont pas perturbant. Un petit voyant orange sur le tableau de bord aux côtés de celui de l’ABS préviendra de son entrée en action. En conduite dynamique, le freinage sur l’arrière est suffisant et très dosable tandis que celui de l’avant se montre progressif et rassurant. Tant mieux car la monte pneumatique d’origine n’est pas à franchement parler une réussite.
Les amortisseurs sont un peu fermes. Le rebond à l’arrière est parfois un peu surprenant sur route dégradée. Ainsi l’avant a un peu tendance à élargir sa trajectoire. Cependant, il n’est pas nécessaire de forcer sur le large guidon pour balancer la Guzzi Stornello d’un angle à l’autre. La fourche encaisse bien mieux, ce qui finit par donner un équilibre général satisfaisant.
Si elle n’est pas une moto franchement sportive, la Moto Guzzi Stornello acceptera quand même d’être emmenée au bal dans sa belle robe rouge et blanche à un rythme qui n’a rien d’une promenade.
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René Chapelle
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