Fort de mes expériences passées au guidon de la V7 Stornello  (un scrambler sorti en série limitée) et de la V7 Stone de la précédente génération, j'étais curieux de mesurer l'évolution annoncée par le constructeur transalpin.

Bon, qu'est-ce qui change? D'abord, la V7 gagne 25% de puissance en passant de 52 ch à 65 ch. Le couple maximal obtenu est maintenant fixé à 73 Nm à 5.000 tr/min au lieu des 60 Nm proposés par l'ancien moulin. Pour supporter un moteur plus gros et dorénavant plus pêchu, le cadre a été renforcé au niveau de la direction et la partie cycle reçoit une nouvelle paire d'amortisseurs arrière Kayaba aux débattements plus importants. La roue arrière est également plus grosse et est désormais chaussée d'un pneu de 150/70.

Au niveau cosmétique, on note pas mal de changements comme des flancs au design revu et un garde-boue arrière plus court. La ligne d'échappement se termine par de nouveau silencieux et l'éclairage est dorénavant intégralement en LED avec un feu de jour reprenant l'aigle, symbole de la marque ou encore une instrumentation désormais totalement numérique.

Il est temps de se mettre en selle puisqu'enfin la météo le permet. A moto classique, position classique sur une selle qui a pris son petit centimètre de mousse par rapport à la version précédente (et on ne s'en plaindra pas). Les jambes et les bras sont placés naturellement. Toutefois les pieds sont un peu écartés.  Globalement la position est bonne.

Dès les premiers kilomètres, on se rend compte immédiatement des progrès réalisés en termes de comportement et de confort. Fini ce dribble désagréable de la roue arrière lorsque la route se dégrade et terminée cette impression qu'on va perdre l'avant en engageant la V7 dans les virages. Pour la première fois, je me sens totalement à l'aise au guidon d'une V7 ! 

La Moto Guzzi V7 850cc est toutefois une moto assez placide. Ce qui lui convient, c'est la balade. Pour le sport, il faudra aller voir ailleurs et c'est bien comme çà. Les performances sont bien assez suffisantes pour dépasser à l'aise par exemple. 

Guzzi tient à son système de transmission par arbre et cardans qui traverse ainsi le temps. Un oeil sur la fiche technique nous fera remarquer que le bras est de plus grande dimension et que les couples coniques sont nouveaux sur la version 850cc afin de mieux assumer le couple supplémentaire. On reste dans la tradition au niveau des impressions de conduite car on ressent toujours ce soubresaut caractéristique qui soulève la moto sur la reprise des gaz ainsi que les habituelles vibrations lorsqu'on est à l'arrêt, moteur tournant. Celà donne à la V7 son âme intemporelle et son charme si particulier. Et c'est agréable. La boîte a aussi été remaniée, mais elle ne m'a pas enchanté à cause de son côté rugueux et un peu imprécis. Elle est restée...vintage !

Côté freinage, malgré un équipement Brembo axial 4 pistons, la Guzzi V7 manque un peu de mordant, surtout à l'arrière. Les pneus Dunlop Streetsmart font le job. Rien à critiquer à ce niveau.

Moto Guzzi, avec sa nouvelle V7, tente le mélange du néo rétro et du modernisme en nous proposant là une moto attachante et facile à appréhender qui ravira les amateurs du genre. Rouler en Guzzi, c'est accepter certains défauts mais aussi se démarquer et profiter de cette sensation unique de voyager dans un autre temps. 

Merci à Vincent de Moto Zenith pour son inaltérable confiance.

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