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Du plaisir !

J'avais à peine parcouru quelques kilomètres de routes défoncées et sales au guidon de la Katana qu'un bout de ligne droite s'est présenté sur un ancien site de l'armée belge. Et tout simplement, j'ai balancé toute la sauce. Alors me suis mis à rigoler et à parler tout seul sous mon casque intégral. Le pied! Parfois la vie est tellement belle. J'aurais pu finaliser cet article par ces mots, mais j'ai préfèré les placer en préambule. Alors...pourquoi ce départ en fanfares?

On rebobine le film et on commence par un peu d'histoire: nous sommes à la fin des années 70 et Suzuki demande au studio allemand peu connu Target Design de Starnberg d'assurer la conception d'une nouvelle machine pour dynamiser sa gamme de GS750 et GSX750E. Cette requête aboutira en 1981 sur l'étonnante GSX1100S Katana dont le poster ornait un coin de mur de ma chambre d'adolescent (qui faisait du cross en RM80...). La moto est alors motorisée par un 4 cylindres en ligne de 1.074 cm3, refroidi par air développant 107 ch à 8.750 tours avec 89 Nm de couple. Ce modèle atypique poursuivra sa commercialisation jusqu'en 2001. Auréolée d'une carrière de 20 ans au catalogue, elle est alors élue moto la plus importante des 30 dernières années au Japon.

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Katana

Katana est un nom qui sonne comme une machine de guerre. Il évoque le fameux sabre japonais qui marie le soin du détail, la qualité de fabrication, la pureté et l'excellence. Suzuki y ajoute la notion de produit de l'industrie moderne tout en conservant les valeurs ancestrales pour réveiller la légende et - comme le modèle de 1981 - la nouveauté est également une déclinaison des roadsters estampillés du S de la marque. Old school 80's, la Katana 2019 est donc une géniale ré-interprétation au dessin fluide et sportif conçu par le designer italien Rodolfo Frascoli. En la regardant, on ressent sa puissance ainsi qu'une forme d'élégance. Comme le sabre japonais du même nom.

Pour coller à la légende, il a bien fallu faire quelques concessions. La plus importante concerne le réservoir qui ne contient que 12 litres de carburant, ce qui lilmite forcément l'autonomie. Passages à la pompe à répétition, donc. Mais bon, qu'on se le dise, la Katana n'est pas une voyageuse. Chez Suzuki, on assume ce choix pour coller au mieux à l'esthétique racée de son modèle. Personnellement, çà ne me dérange pas.

Une agréable selle effilée s’appuye sur le réservoir et coiffe une boucle arrière qui se passe de poignées pour le passager.  La finition générale est bonne sauf en ce qui concerne les supports de repose-pieds passager peu flatteurs. On notera également la présence de cordons de soudures trop visibles. Enfin, le support de plaque d’immatriculation déporté est massif, peu élégant. Faut bien lui trouver des défauts.

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La légende

Côté technique, l'ensemble de la Katana reprend celle des roadsters GSX-S1000 et GSX-S1000F. Tant en châssis, mécanique et électronique que partie cycle. Le moteur à 4 cylindres en ligne cube 999 cm3 et possède 4 soupapes par cylindres et un double ACT. Il délivre la puissance coquette de 150 ch à 10.000 tr.mn avec 108 Nm de couple à 9.500 tr/min. Pure et dure, la Katana possède peu d'électronique embarquée. Pas de cartographies d'injection variables donc, mais elle est néamoins pourvue d'un anti-patinage paramétrable sur trois modes et déconnectable. Grâce à une commande bien placée au guidon, on peut ajuster le tout rapidement en roulant.

Assez discret mais joli, le bras oscillant aluminium est de type banane tandis que ses mouvements sont sous le contrôle d'un mono-amortisseur Kayaba. Quand au train avant, il repose sur une fourche inversée de 43 mm réglable. De très efficaces étriers Brembo monoblocs à montage radial et quatre pistons mordent des disques de 310 mm. A l'arrière, un seul piston Nissin serre la galette. Pour les chaussettes de la Niponne, on admire de très jolies jantes alu à 3 branches 17 pouces qui reçoivent respectivement des Dunlop Sportmax Roadsport 2, en 120/70 et 190/50.

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La Ligne

Allez, trève de BLA-BLA et en selle. Contact: la Suzuki jappe rageusement sur les coups de gaz. Très facile à prendre en main, la Katana décolle aisément à allure réduite. Joliment équilibrée, ses 215 kg se font discrets. La sélection de la boite de vitesse est douce et précise avec un embrayage agréable et progressif. Mais c'est à plus vive allure que la Katana dévoile tous ses charmes. Le 4 cylindres catapulte la moto dans un grondement furieux et les virages se mettent à vous sauter aux yeux. Le freinage est heureusement excellent et permet de modérer les ardeurs de la Suzuki (à moins que ce ne soient les miennes...) et la fourche encaisse bien sans plonger de l'avant ce que j'apprécie vu qu'avec mon équiprement, je dépasse le quintal. Je dirais que le pilotage de la Katana est "intuitif", bien aidé par le large guidon, on regarde là où on veut aller et la moto enroule naturellement. On se sent à l'aise, en confiance. Avec une machine de ce niveau de performances, c'est plus que primordial. Je n'ai aucune critique à formuler de ce côté là. Et le plaisir est au rendez-vous! Comme le sabre du même nom, la Katana est tranchante et racée. Moi, elle m'a séduit. A peu de frais (un peu plus de 13.000€) Suzuki  propose une moto originale, efficace et détonnante. 

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Design
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Merci à Vincent, le boss de Moto Zenith pour son indéffectible confiance, quelque soit le jouet qu'il me sort du show room!

 

 

 

Reportage offert par:

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