P1010948.jpgC’est toujours un grand plaisir que celui de se glisser dans l’habitacle d’une auto de course. Ouvrir une portière allégée au maximum, enjamber la transversale d’un solide arceau-cage, se laisser tomber dans un baquet et boucler le harnais. Prendre le volant gainé en main et moment privilégié: lancer le moteur grâce au bouton poussoir après avoir enclenché le coupe-circuit et mis en marche la pompe à essence électrique.

P1010956.jpgLe berlingue de la Volvo qui cube 2.000 cm³ s’ébroue dans la sonorité typique des 4 cylindres à l’échappement libéré. Nous quittons le village de Moha tout en douceur. Dès les premiers kilomètres, je ressens une grande facilité de conduite grâce à des commandes fermes et précises et le moteur propose un couple énorme. Je suis d’ailleurs bluffé d’emblée car je m’attendais à ce qu’une Amazone « coursifiée » à ce point n’ait abouti à un engin trop pointu.

P1010963.jpgBon, le moteur étant chaud, je procède à une accélération franche et passe à la volée les 5 rapports courts de la boite à taille droite. La Volvo bondit, les vitesses s’enchaînant avec précision et très facilement grâce à un guidage précis et limité en débattement du levier de vitesse. La vitesse de 165 km/h est (très !) rapidement atteinte.

On pourrait en rester sur cette impression mais une chose m’a sidéré: au passage du 5ème rapport, en plein effort, le moteur semble encore animé d’une seconde vie, d’un deuxième et puissant souffle et alors la voiture semble véritablement s’envoler. Impressionnant ! Bernard Lamy semble avoir réussi le mariage idéal d’une transmission superbement étagée avec une motorisation des plus aboutie. Le résultat est tout bonnement époustouflant et pourtant je pense avoir essayé pas mal de cocktails détonants.

Au niveau des infos sur le moteur qui n’a pas été passé au banc, Bernard n’en dit pas trop. Sourire en coin, il me demande: - Dis, tu l’estimes à combien de chevaux ? Une question à laquelle il me semble difficile de répondre avec précision tant cet organe est particulièrement bien né sur cette voiture. Sachant que les versions « ultimes » de l’époque étaient données pour 180 ch, je tablerai personnellement sur dix de plus, à savoir 190 ch.

P1010953.jpgUne pareille bombe doit être capable de ralentir efficacement. Les disques avant de 280 mm ventilés et leurs étriers Wilwood à 4 pistons alliés aux disques arrière de 265 mm avec leurs étriers à 2 pistons s’acquittent de leur tâche avec les honneurs. Dans les virages serrés et gras, la Volvo s’inscrit aussi facilement qu’une Ford Escort RS et l’efficace autobloquant à 75% « fait son job » pour aider le pont arrière 4/88 dans sa tâche. La Volvo est aussi amusante qu’efficace.

Quelques courbes prises à vive allure me font penser non plus à une Escort mais bien à une Opel Manta avec qui elle partagerait un comportement sain et une façon de virer bien à plat. Bernard a monté des amortisseurs combinés-filetés à gaz et opté pour des réglages maison qui confèrent ainsi à sa Volvo un comportement parfaitement homogène en terme de virages serrés, long ou de passages sur terre comme j'ai pu le constater sur quelques centaines de mètres de ce type de revêtement. Au niveau pneumatique, Bernard Lamy a opté pour de performants Toyo R1R 195/50-15. Des R888 sont également utilisés régulièrement en fonction des conditions.

P1010952.jpgUn dernier mot sur l’allègement qu’a subi cette Amazone qui fait 980 kg grâce à des capots avant et arrière en polyester ainsi qu’un intérieur dans lequel le moindre gramme excédentaire a été impitoyablement banni.

P1010958.jpgDétails d’une finition impeccable et d’une recherche du détail permanent, ces vannes sur le circuit d’eau chaude ou encore ces essuie-glaces bien équipés…

LAMY02.jpgVéritable voiture laboratoire mais aussi vitrine du savoir faire de son préparateur, cette Volvo Amazone participera en 2012 à quelques Prov’Historic aux mains de Bernard.  Elle reste néanmoins à louer à un tarif très concurrentiel pour tout rallye de type Legend.

Renseignements: www.autoretrosport.be

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