- «Voilà l'engin, me dit Alain, il s'agit d'une version 215 chevaux construite à 1.519 exemplaires entre septembre 1989 et décembre 1990. Je lui ai apporté quelques modifications en changeant notamment le boîtier électronique. Elle a ainsi plus de couple à bas régime. J'ai aussi changé le pont qui est plus court avec un 3.73 à la place du 3.25.»

Voilà qui promet. Notre ami est un jouisseur, aussi a-t-il fait installer une ligne complète d'échappement en inox et une cartouche de filtre "KN". J'ai tout le loisir d'écouter la musique rauque du moteur multi-soupapes, tandis que nous faisons quelques kilomètres pour chauffer tranquillement la mécanique.

Il est temps de m'installer au volant. Chouette ! Le siège (au maintien excellent) permet de multiples réglages et je peux ainsi, en trente secondes, trouver une position idéale.

1ère en bas à gauche. Clong ! le verrouillage est ferme et demande un geste décidé. Alain m'a prévenu. La BMW démarre sur un filet de gaz. Ensuite, je passe les rapports en flirtant avec la zone rouge du compte tour. La pêche du moteur à partir de 4.500 tr/mn devient impressionnante et … heu… on atteint vachement vite une vitesse dite «politiquement incorrecte» sur cette route sinueuse dans la vallée du Samson.

Au niveau comportement, la M3 manque un rien de mordant à l’inscription en courbe, la direction étant trop civilisée par rapport aux performances d’ensemble de l’engin. Une direction directe serait la bienvenue mais nuirait immanquablement au confort d’utilisation.

Bien que très légèrement paresseuse au placement, la BM, une fois inscrite dans la courbe colle au bitume, le mélange des choix en matière de suspensions et de pneumatiques s’avérant idéal. Là, on salue Alain, le propriétaire de la BMW qui est loin d’être un ignorant en matière de M3 ! Il continue d’ailleurs à faire évoluer son jouet, le rendant à chaque transformation toujours plus efficace.

«J'avais d'ailleurs oublié de te dire, lâche-t-il avec un petit sourire malicieux, que j'ai placé une barre anti-rapprochement à l'avant et à l'arrière et que les amortisseurs sont des Bilstein B8 à l'avant et des B8 de BMW Z3 avec des ressorts plus courts de 3 cm par rapport à l'origine». Le cachotier !

Dans le serré, il faut beaucoup d’optimisme pour faire décrocher la M3 malgré la puissance du moteur bavarois. On n'est ni dans une Escort RS2000, ni dans une Kadett GT/E. On ne fait pas ce qu’on veut avec cette auto taillée pour la compétition et qui a d’ailleurs brillé tant en rallye que sur les circuits. L'autobloquant a lui aussi été changé passant de 25% d'origine à 45%, ce qui nous vaudra une magnifique équerre dans une épingle large.

Dans les longues courbes, le pont moyen et le "berlingue" vitaminé vous emmènent vite sur une autre planète. Les excellents Bilstein s'acquittent de leur tâche impeccablement et la M3 enroule les virolos avec bonheur. Répartition des masses et équilibre exceptionnel de la BMW font que l'on peut vraiment aller très vite à son volant ! Comble du compromis idéal, si la caisse ne tape pas et emmène ses occupants dans un confort appréciable, les amortisseurs travaillent de façon optimale en plein appuis. Sport et confort faisant ainsi bon ménage.

Les freins équipés de plaquettes Ferodo font leur travail pour ralentir la cavalerie, mais malmenés au-delà d’un certain temps, les disques bleuissent et il vaut mieux rapidement en revenir à une allure plus raisonnable. Là aussi, Alain envisage à l'avenir quelques modifications.

En conclusion, la BMW M3 d’Alain est l’engin idéal pour la balade sportive. Sur le couple en admirant le paysage ou avec le polo trempé à une allure plus que folle, la belle M3 se laisse apprécier dans un bonheur total !

- «Bon, fin de la récréation! Je ne serai jamais copilote et il est temps de prendre l'apéro !» S'il le dit, l'ami…

Merci à Alain et à Patricia pour leur accueil et leur confiance.