C'est un coupé dessiné par le célèbre ingénieur John Tojeiro et habillé d’une carrosserie en aluminium (d’où un poids plume de 850 kilos) qui présente un certain air de famille avec l’Aston Martin DB Mk III. Il suit d’un an le roadster AC Ace.

Avez-vous vu cette superbe et agressive calandre ? Et cette courbure de ligne gracile ? Et que dire de l’intérieur au cuir et au bois raffinés ? Un galop d’essai dans ce superbe collector en habit gris perle, ça vous tente aussi ? Alors allons-y !

La demoiselle est une européenne au sens noble du terme. Son châssis est anglais et elle est motorisée par un six cylindres d’origine BMW. Un coup d’œil sous le capot nous en dit d’ailleurs un peu plus. Le moteur bavarois est celui très connu de la type 328 d’avant-guerre. Le six cylindres cube 1971 cc et sur notre voiture, une rampe de carburateurs Weber a remplacé les trois Solex d’origine. La puissance est de 130 chevaux.

La légère portière s’ouvre sur un intérieur dans le plus pur british style. Magnifique ! Ergonomie complètement obsolète, voir absente, mais quelle classe ! Le tableau de bord est super complet avec compte tours, tachymètre et trois beaux compteurs additionnels qui permettent au pilote de surveiller au mieux les évolutions de la mécanique au cours de la route. La ronce de noyer omniprésente achève de donner à cet intérieur le charme indéniable des anglaises de l’époque.

Le grand volant (que je pense emprunté à la Triumph TR3 !) est trop près du corp et les manœuvres à l’arrêt réclament du poignet. Une fois en mouvement, la lourdeur persiste et en plus, la direction à vis et galets s’avère imprécise. Cette simple constatation trahit l’âge de cette voiture lancée en 1954. La conception de notre Bristol n’est d’ailleurs en rien avant-gardiste sauf peut-être les freins qui sont impressionnants d’efficacité !

La boîte à 4 rapport est ferme et précise avec une première non synchronisée. Bien étagée, elle permet au 6 cylindres BMW de bien monter en régime avec en sus une magnifique sonorité.

En courbe, l’AC Aceca se place sainement mais attention ! Il vaut mieux ne pas viser la corde au millimètre à cause du flou de la direction et d’un train avant un peu trop rigide. Dans le serré, la voiture est par contre très maniable avec une belle agilité.

Le temps passe vite au volant de cette belle anglo-teutonne et c’est à regret que je rends le volant à son propriétaire. Superbe découverte, donc que cette AC Bristol Aceca. Une voiture terriblement séduisante, très classe et un peu sportive avec cette ligne racée et ce noble moteur.

Si vous en convoitez une, je conseille toutefois l’acquisition d’un modèle déjà restauré car il faut savoir que la disponibilité en pièces de carrosserie est plutôt confidentielle. Idem pour les pièces de rechange ! Malgré cela, l’AC Bristol constitue une superbe alternative pour un collectionneur face aux valeurs conventionnelles que représentent les Jaguar Type E ou les Austin Healey, par exemple.