Essai: Opel Astra OPC
Par Bruno Sacré, le dimanche 07 avril 2013 - ESSAIS AUTO - Lien permanent - 4940 lectures
Au moment de prendre contact avec cette Astra OPC, je reviens d’un périple de 1.000 km au volant d’une Ford Focus RS de 305 ch. C’est donc assez curieux de comparer ces deux sportives que je prends le volant de l’Opel qui reste à l’heure actuelle l’une des compactes les plus musclées du marché avec ses 280 ch et ses 400 Nm, transmis aux seules roues avant.
Petit tour du propriétaire: l’Astra propose un profil de vrai coupé qui n’est pas sans rappeler celui de la Renault Mégane avec des lignes particulières en triangle et boomerang.
Sa face avant largement percée afin de refroidir la mécanique est agressive avec ses entrées d’air triangulaires. Les grandes roues de 20 pouces renforcent l’impression de puissance et de sportivité.
L’habitacle suit la même logique avec une présence marquée de boutons en tous genres, notamment sur la console centrale.
L'intérieur respire donc véritablement le sport avec de superbes baquets (à 18 réglages !), un volant cuir à méplat et un pédalier en alu qui donnent le ton.
Contact à la clé de façon classique, le 4 cylindres turbo 2.0l essence à injection directe développant 280ch pour un couple maxi de 400Nm s’ébroue avec discrétion. Mais déjà je prends la motricité en défaut en démarrant. Pas évident.
Une première étape d’une centaine de kilomètres parcourue sur autoroute me permet de prendre la mesure de l’Astra et de la rigueur de ses suspensions plutôt bien étudiées. L'OPC est munie à l'arrière d'un système très performant appelé parallélogramme de Watt rencontré en compétition qui permet ainsi d'absorber plus de 70% de l'ensemble des efforts latéraux. La sportive ultime de la gamme Astra est équipée d’un châssis Flexride hautes performances avec HiPerStrut (jambes à pivot découplé) qui la rend certes efficace mais peu ludique, le coupé Opel n’étant pas la voiture qui permettra à son pilote de regarder la route par les vitres latérales. Et çà, nous allons le voir dés le lendemain…
Les choses sérieuses commencent donc le second jour avec un test nettement plus poussé. Le tableau va alors s’obscurcir quelque peu. Si les suspensions sont indéniablement efficaces sur un billard, elles sont très (trop!) sèches pour notre réseau secondaire routier très endommagé. Le comportement eut été d’ailleurs nettement plus positif sur un circuit puisque l'Astra a été soumise par ses concepteurs à un programme de tests sur le célèbre Nürburgring en Allemagne. Mais là, nous sommes dans la région du Condroz et les très belles mais trop grandes roues de 20 pouces n'aident pas le pilote à trouver un dialogue cohérent avec le train avant qui comme un enragé n’a de cesse de vouloir se perdre sur le bitume ravagé.
La moindre irrégularité du terrain entraîne des écarts qu'il convient de corriger rapidement afin de retrouver la motricité obtenue grâce au différentiel mécanique à glissement limité multidisque composé de plusieurs plateaux d'embrayage. Un système également retrouvé sur les autos de course. Malgré ses sautes d’humeur sur route dégradée, l’Opel Astra OPC n’en demeure pas moins une véritable sportive et au-delà de 2.500 tr/mn, le moteur envoie la cavalerie avec beaucoup de détermination mais dans un bruit malheureusement pas terrible. Haut dans les tours, çà fait penser à un aspirateur tandis que le cap des 100km/h est franchi en 6 secondes.
Heureusement, pour ralentir, l’OPC peut compter sur des freins Brembo allégés très efficaces composés de disques de 352 x 32 mm serrés par des étriers à 4 pistons à l'avant. Les plaquettes étant bien sûr des « hautes performances ».
La commande de boite avec une première qui accroche parfois quand on la rentre trop brutalement est un peu imprécise et manque de rapidité dans ses passages entre les 4ème et 5ème rapports. La course d'embrayage est quant à elle bizarrement dimensionnée et surprend quelque peu au démarrage. Le mode SPORT activable au tableau de bord permet quand à lui de modifier les définitions de réglages des suspensions tandis que le mode OPC propose une plus grande sensibilité de la pédale de gaz et rend la direction encore plus directe. Là par contre, c’est plutôt bien fait.
Au rythme de l’essai étalé sur trois jours, j’ai obtenu une consommation d'ensemble de 12 litres au 100 km. Au prix d’efforts surhumains, j’ai flirté avec 8,5 l/100. Mais faire de l’éco-conduite avec cet engin revient à s’installer à la table d’un restaurant gastronomique et se contenter d’une vulgaire salade. Alors…j’ai atteint des sommets… heu… inavouables.
Notre voiture d’essai était pourvue de quelques options comme les roues de 20 pouces, la peinture métallisée, les sièges en cuir, les phares au xénon, le park pilot arrière, etc. Son prix ainsi équipée passait de 30.950 € à plus de 36.000 € TVA comprise.
Conclusion: si L'Opel Astra OPC est indéniablement une super-sportive, ce sera sur un circuit à l'asphalte irréprochable qu'elle fera le bonheur de son pilote. Sur les impitoyables routes condruziennes maculées de boue et humides au moment de notre essai, elle aura malheureusement rapidement avoué ses limites. Cependant si vous souhaitez un véhicule respectant une certaine sportivité tout en conservant une appréciable polyvalence, ce jouet extra a de grandes chances de vous faire chavirer. Au moment de l’achat, il faudra néanmoins ne pas négliger la solide taxe de mise en circulation et le budget… carburant.
Merci à Opel Belgium pour son accueil et sa confiance.
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