Commercialisée à partir de septembre 1991, la 968 est l’ultime évolution d’une histoire commencée près de quinze ans plus tôt avec la Porsche 924 et continuée avec la Porsche 944. Elle bénéficie d’une nouvelle carrosserie destinée à souligner la parenté avec les dernières évolutions esthétiques de la gamme Porsche de l'époque. Avec un long capot avant et un hayon courbe en verre qui lui donnent une ligne très caractéristique, la 968 est un authentique coupé de sport avec des places arrières symboliques dont notre exemplaire est d'ailleurs dépourvu. Bien campée sur des ailes larges qui recouvrent des roues Cup en 17", la 968 est agressive et semble prête à bondir.

Très proche techniquement de la Porsche 944 S2 dont elle reprend la plateforme et les trains roulants, la 968 hérite également de son moteur 4 cylindres de 3 litres, qui développe dorénavant 240 ch grâce à l’adoption du VarioCam et d’un collecteur d’admission amélioré; grâce à sa cylindrée unitaire très importante, il offre un couple de 305 Nm à 4.100 t/m, dont 265 Nm disponibles dès 2.000 t/m. Et malgré ce couple à bas régime digne d'un diesel actuel, ce gros 4 cylindres au tempérament sportif n'a aucun mal à se ruer vers la zone rouge jusqu'au rupteur à près de 7.000 t/m. La boîte 5 vitesses de la 944 est avantageusement remplacée par une vraie boîte 6 vitesses Getrag G44 en porte-à-faux arrière, bien étagée, avec un autobloquant TorSen en option.

La 968 de notre essai est assez rare, puisqu'il s'agit d'une 968 en version ClubSport, allégée d'origine et produite à seulement 1.538 exemplaires. Gombeer Racing lui a fait subir une cure d'allègement supplémentaire avec une préparation conforme aux normes de sécurité FIA qui lui permet d'être homologuée ASAF en division 2 classe 7. L’intérieur est complètement dépouillé, et un solide arceau 6 points boulonné de marque Wiechers participe - outre à la sécurité - à la rigidité de la caisse. Pilote et copilote ont droit à des baquets Sparco Pro 2000 bien enveloppants et confortables avec des harnais 4 points en 3" de large. Le volant Sparco tulipé extractible est bien utile pour que les grands (qui a dit gros ?) formats puissent s'installer dans leur siège ou en sortir facilement. On se sent parfaitement à l'aise dans la voiture. Au niveau pédalier, rien à dire, si ce n'est que je préférerais une tôle lisse. Le striage gène un peu les mouvements des talons.

Pour les liaisons au sol, Philippe Gombeer a adopté un package efficace basé sur le châssis sport d'origine (la fameuse option M030 bien connue des Porschistes). Nous retrouvons donc des Koni jaunes réglables avec un tarage spécifique, couplés à des ressorts progressifs à l'avant et des barres de torsions à l'arrière; les mouvements de roulis sont maîtrisés par de grosses barres antiroulis. Les paliers d'amortisseurs d'origine en caoutchouc ont été remplacés par des paliers sur rotule renforcés par une barre anti-rapprochement en aluminium. Diverses autres améliorations ont aussi été apportées ça et là.

La 968 CS du Gombeer Racing est bien équilibrée, précise et efficace. La pousser dans ses derniers retranchements sur la route du Maquisard délavée par la pluie m'a permis de le constater: seul un léger sous-virage peut apparaître en entrée de courbe, mais comme ce sont les roues arrières qui propulsent la voiture, en accélérant franchement, il est facile d'obtenir une petite dérive qui permet de la placer dans le virage. La Porsche réagit toujours sainement et sans réelle surprise. Comme je l’avais déjà noté à chaque fois que j’ai eu à conduire ou à piloter une PMA (Porsche à moteur avant), l’équilibre de la 968 CS est excellent grâce à une répartition idéale des masses (50/50) obtenue par l'implantation de la boite de vitesse sur l'essieu arrière - le fameux système Transaxle. Le freinage puissant est bien dosé, efficace et sans (mauvaise) surprise: la Porsche possède d’origine de grands disques ventilés pincés par des gros étriers 4 pistons Brembo. L'étagement de la boite 6 ne convient pas bien entendu à la course de côte. Mais, en rallye, une bonne vitesse de pointe est appréciable sur certains tracés. Question de compromis entre utilisation sur circuit et en rallye.

Verdict plus qu’enthousiaste en ce qui me concerne pour cet amusant galop d'essai au volant de la Porsche 968 CS Gombeer Racing à l'occasion de la Côte du Maquisard.

Grâce à la caméra GoPro HD fournie par Garage Passion, il a été possible de filmer la troisième montée.

Palmarès de la voiture en rallye provincial

Rallye Claude Desoil (31/05/2009)
Équipage Valère WANT/Pascal GABRIEL
- 2^ème place en division 2 classe 7
- 15^ème place au classement général sur 65 voitures à l’arrivée (divisions 1/2/3)
- Trophée Marc Pascual (1^ère du groupe Propulsion)

Rallye de la Famenne (23/08/2009)
Équipage Valère WANT/Pascal GABRIEL
- 3^ème place en division 2 classe 7
- 17^ème place au classement général sur 88 voitures à l’arrivée (divisions 1/2/3)

Rallye d’Aywaille (13/12/2009)
Équipage Valère WANT/Guy THIRY
- 1^ème place en division 2 classe 7
- 13^ème place au classement général sur 66 voitures à l’arrivée (divisions 1/2/3)

Quelques chiffres

Moteur: 4 cylindres en ligne, cylindrée de 2.990 cm³, 16 soupapes, 240 ch à 6.200 t/m, 305 Nm à 4.100 t/m
Accélération : 0-100 km/h en 6.1 sec, 1.000 m DA en 25.1 sec
Poids: 1.320 kg (d’origine – allégée à 1.200 kg)