La nouvelle Alpine a pour ambition de se démarquer des sportives actuelles en reprenant intelligement les qualités basiques qui furent garantes du succès de la berlinette d'antan. A savoir un savant mélange entre équilibre et légèreté. Cette Alpine moderne a donc été conçue par des ingénieurs au savoir faire incontestable à l'attention de purs passionnés dont aucun n'ignore que la petite berlinette bleue de France championne des Rallyes a rendu Alpine célèbre dans le monde entier dans les années 60 et 70. Le palmares de la Berlinette est d'ailleurs éloquent puisqu'elle est deux fois championne du monde des rallyes (1971 et 1973) et qu'elle a brillé également aux 24h du Mans.

Comme de coutume (j'ai mes petites habitudes), nous faisons le petit tour du propriétaire et force est de constater que cette réinterprétation de la berlinette est superbe dans sa jolie robe bleue. L'auto est résolument sportive avec une silhouette basse et une carrure musclée.Très compacte (4,18 m.), ses proportions sont parfaites et la carrosserie reprend avantageusement le style de l'ancienne avec un capot à nervures et 4 phares ronds. L'air de famille est bel et bien là et le charme opère incontestablement.

A l'époque le moteur était situé en porte à faux arrière derrière l'essieu mais la version moderne, quand à elle, voit son moulin placé en position centrale privilégiant ainsi un équilibre des masses idéal avec une répartition avant / arrière de 44 / 56 %. Voilà qui nous ramène aux qualités de la légendaire voiture bleue: agillité et efficacité. D'ailleurs cette A110 moderne est conçue comme une voiture de course avec un fond plat et une carrosserie 100 % en aluminium qui lui permet une taille de guêpe (1.080kg) mais aussi un avantageux rapport poids/puissance de 4,28 kg/ch.

Discutons un peu testostérone: le 4 cylindres 1.800cc turbo délivre 252 ch avec un couple maxi de 320 Nm qu'il passe aux roues arrières. Notre belle bleue met ainsi un petit 4,5 secondes pour atteindre le 100 km/h. C'est indéniable, çà pousse.

Bon, assez discuté Gérard, on va faire un tour. Portière ouverte, nous remarquons de très jolis panneaux de portes et de superbes sièges baquets au maintien idéal. L'ambiance compétition est bien là! 

Des Berlinettes des années glorieuses que j'ai pu essayer, je me souviens d'une sérieuse séance de gymnastique pour caser mes 92 kg et mon 1m80. S'asseoir derrière le volant demandait de la souplesse et s'en extraire demandait du courage pour torturer ses lombaires. Pas de soucis avec la Pure. L'ergonomie est parfaite. 

Je m'installe. Ho! Il n'y a pas de réglage pour incliner ou abaisser le siège, mais je me sens bien au volant. De toutes façons, Gérard, l'heureux propriétaire de cette Alpine, fait la même taille que moi. 

Le tableau de bord avec son compteur numérique est réussi. Le volant sport tombe bien en main. L'Alpine possède une boite auto Getrag à double embrayage à 7 rapports. Donc, pas la peine de chercher le levier de vitesse. Il n'y en a pas. La console centrale est vraiment chouette avec le mélange cuir surpiqué et carbone. Et surtout il y a le bouton magique: START!

Le moteur s'ébroue plutôt discrètement et je démarre sur un filet de gaz. La magie opère de suite et dés les premiers virages, le constat immédiat que je me fais est que cette auto est véritablement rivée à la route. Aucun roulis en courbe et pas de mouvements parasites au freinage. Je m'attendais à un côté un peu "tape cul" et je suis bluffé, l'Alpine est confortable. Elle avale avec une efficacité totale les irrégularités nombreuses de nos routes belges. Le freinage est impressionnant et d'une efficacité redoutable. Quand à la direction, elle n'appelle aucune critique. On "sent" parfaitement le train avant. Conduire cette Alpine se fait donc de façon intuitive et naturelle. L'auto n'impose aucune contrainte à son pilote.

Grâce au  sélecteur de modes de conduite situé au volant, on peut passer du mode « Normal » au mode « Sport », la sonorité devient alors plus grave, la direction gagne en consistance et la mécanique "pique" encore plus. Un régal! Pied au plancher jusqu'à 6.500 tr/min, les vitesses passent à la volée et l'Alpine se propulse d'un virage à l'autre avec gourmandise tandis que l'écran central affiche le régime moteur. L'accord châssis/mécanique est vraiment exempt de toute critique. Les ingénieurs ont fait un boulot impeccable.

Joujou extra, l'Alpine n'est cependant pas caractérielle. Elle accepte de se laisser mener sur un filet de gaz et surtout, elle n'est jamais fatigante. Voilà vraiment une auto qui met de la couleur dans une période morne mais qui permet aussi de rouler au quotidien sans problème. 

Un grand merci à Gérard pour sa confiance!

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Ancien essai Alpine Renault : http://www.sacreaventures.be/index.php?post/Essai-Alpine-Renault-A110-Groupe4