Max Saint-Hilaire débarque dans la sphère des kit-cars en oeuvrant d'abord avec Jacques Durand sur les carrosseries artisanales des modèles Alta, Sera et Arista. Nous sommes en 1969 et Saint-Hilaire se lance alors seul dans la construction d'un prototype en acier pour y greffer une carrosserie en polyester. L'homme a besoin de fonds pour son projet et il est alors rejoint par François Benais qui amène le financement nécessaire. C'est de cette association que naît BSH (B pour Benais, et SH pour Saint-Hilaire) à Issy les Moulineaux. Le premier exemplaire du coupé BSH est terminé en septembre 1969. Et on ajoutera que Max Saint-Hilaire a travaillé sans jamais avoir fait aucun dessin au préalable! Le kit est alors commercialisé par Issy Automobile et dés 1971 par Marland qui écoule également le buggy Monks à moteur Volkswagen.

Le kit B.S.H se compose du châssis, de sa carrosserie en polyester avec des ouvrants fixés par des attaches rapides pour les deux capots, d'un caisson monobloc pour l'habitacle ainsi que de deux sièges baquets en polyester nu. On trouve encore dans la "Magic Box" de l'artisan les vitrages, les commandes et le train arrière. L'heureux propriétaire du kit devait encore se  procurer idéalement une épave de R8 Gordini pour en récupérer le moteur, la boîte de vitesses, le train avant et le faisceau électrique. BSH pouvait bien entendu s'occuper du montage ou alors le client était un bon bricoleur. L'assemblage complet du kit demandait environ 200 heures de travail. Une fois l'opération menée il restait à peindre la carrosserie. L'auto montée revendiquait un bon 200 km/h en pointe. Le point noir concernait l'homologation. Un exercice compliqué car la marque BSH ne fut jamais déposée et donc il n'y a jamais eu de fiche d'homologation et chaque voiture était unique.

Le Coupé BSH a une ligne générale tourmentée avec un avant qu'on peut qualifier de "fin" avec un capot plongeant qui favorise la visibilité des occupants. Ses deux gros phares globuleux rappellent un peu ceux de la Porsche 904, ce qui n'est pas pour déplaire. Quand à la partie arrière et ses feux de Simca 1000, elle est moins réussie. Cette kit car permettait néanmoins à un pilote de grande taille de prendre place derrière son volant grâce à des cotes confortables. L'intérieur possèdait le tableau de bord...déniché par son propriétaire. Il y en a donc eu pour tous les goûts. Côté sécurité, le réservoir et la batterie placés côte à côte à l'avant du véhicule ne rendaient pas les choses faciles en cas de collision.

Sous le capot arrière, on a trouvé un peu de tout, mais le plus souvent il s'agissait de Renault 4 cylindres en ligne à bloc fonte et culasse aluminium . Suivant les finances du client on pouvait avoir le 1108 cm3 des Renault 8 Major ou le 1255 cm3 de la Gordini ou encore le 1565 cm3 de 85 chevaux à 5750 tr/min des Renault 16 TS. Avec un poids plume de 600 kg,la BSH ainsi motorisée marchait plutôt bien. 

Fin 1971, l'aventure s'arrête malheureusement. François Benais quitte le navire. Max Saint-Hilaire fabriquera encore 2 exemplaires en 1972. La production en deux années a été d'une cinquantaine de kits. Beaucoup ont étés détruits en course. Il resterait environ une dizaine d'exemplaire encore en état de rouler. La cote est entre 25.000 et 40.000 € suivant état et motorisation. Avis aux amateurs...