P1010925.jpgEn faisant le tour de la voiture pour faire quelques photos, on se dit que finalement elle n’a pas l’air si méchante que ça, la WRX. Mais bon, il faut quand même noter les ailes bodybuildées, les quatre sorties d’échappement, la pelle à tarte sur la malle arrière, la grosse prise d’air du capot moteur et de jolies jantes au dessin très sportif. Le tout lui confère quand même du caractère et j’avoue que le blanc nacré lui sied vachement bien.

P1010934.jpgSoulevons le capot : par rapport à la précédente Sti 2.5, Subaru n’a pas apporté d’évolution pour le quatre cylindres à plat Subaru qui conserve toujours une puissance respectable de 300 chevaux à 6000 trs/min et 407 Nm de couple grâce à son gros turbo, fidèle au poste.

P1010932.jpgAllez, on s’installe à bord. Moi, je suis assez obsédé par l’espace et j’ai horreur par exemple que mon genou droit abîmé par des années de torture sportive frotte la colonne de direction quand je m’installe au volant. Et ici, l’opération se passe sans aucun problème. Déjà un bon point même si je trouve l’implantation du volant un peu trop basse à mon goût.

P1010933.jpgCoup d’œil sur le tableau de bord et le revêtement des portes. L’ensemble est agréable à l’œil mais nous déplorerons la présence d’un peu trop de plastiques durs sujets aux rayures (surtout les bas de portes) et une finition parfois un peu légère par rapport aux standards allemands. Toutefois le compte-tours est bien en vue au centre des préoccupations du pilote et ce détail ajouté au très beau pédalier en aluminium et aux baquets dotés d’un maintient correct (même si j'aurais préféré des Recaro) laisse augurer du plaisir au volant. Au passage, nous noterons la présence du « SI-Drive ». Il s’agit d’une petite molette en aluminium collée derrière le levier de vitesse permettant de modifier selon trois positions le tempérament moteur et qui sensibilise la réponse à l’accélérateur.

P1010935.jpgNous sommes dans une voiture familiale et il y a de la place derrière. Je souris en voyant le siège bébé que Maxime a placé à l’arrière. J’imagine déjà le topo: « Viens, on va faire les courses avec Papa ». Je vous sens pressé de prendre le volant, alors je ne vous fais plus attendre, allons-y !

Contact. Le 4 cylindres Boxer émet son bruit caractéristique mais très discret. Comme d’habitude, je démarre sur un filet de gaz et parcours quelques kilomètres pour laisser chauffer la bête. L’embrayage est progressif et les passages de vitesses sont fermes. La course du levier est courte et précise. La suspension est sèche mais conserve un niveau de confort acceptable. Paradoxalement, la direction reste étonnement légère. La Subaru freine bien. Les étriers sont signés Brembo, c’est du costaud !

Nous sommes partis en mode « Subaru Intelligent Drive ». C’est à dire que la voiture est bridée, histoire de consommer moins. Elle semble civilisée, tranquille… On se croirait dans un turbo diesel.

Pendant que nous gagnons des routes plus enclines à mesurer le potentiel de la voiture, Maxime m’explique que le châssis a été rabaissé de 5 millimètres par rapport à la précédente version et dispose de nouveaux réglages ainsi que d’un Cx de 0.34, en baisse par rapport à la génération précédente.

Au niveau transmission, il me rappelle que le Symetrical AWD qui fait la renommée de Subaru depuis 1972 comporte un différentiel avec Helical LSD à l’avant et un Torsen LSD à l’arrière. De base, la répartition du couple se fait à 41% à l’avant et 59% à l’arrière. Il est possible de choisir manuellement la configuration de son choix dans une large palette allant de 75% sur l’arrière jusqu’à 95% sur l’avant. Trois niveaux pour le mode automatique et six pour le manuel sont envisageables.

Wazabi et Banzaï !

P1010931.jpgLa WRX est maintenant à température et Maxime me demande de garder une vitesse constante avec toutefois une légère accélération. Mode « Sport Sharp » activé, la Subaru se métamorphose alors en une espèce de Goldorak déchaîné. L’accélérateur devient phénoménalement plus réactif et le Boxer tape maintenant du poing sous le capot avec un punch dingue ! Passés les 2.500 tr/min, c’est Pearl Harbor et l’aiguille du compte-tours file vers les 6.500 tr/min de la zone rouge avec une rage totale. Hop ! La WRX passe de 0 à 100 km en 5.6 sec et met 25.3 sec pour abattre le km départ arrêté. En pointe, les 240 km/h sont allègrement dépassés. Son rapport poids/puissance de 5 kg/ch la place dans le club sélect des vraies sportives. Pour les amateurs de chiffres, j’ajouterai qu’elle est donnée comme réalisant un temps 7'55" pour boucler le Nordschleife. Rien d’étonnant.

Maxime a soigneusement choisi les routes de notre essai. Ainsi allons nous passer du tracé sinueux au beau revêtement lisse à une route au profil constitué de compressions et parsemée de taches plus humides. Quelque soit le terrain, la Subaru WRX va se jouer du tout avec une facilité déconcertante, la motricité restant en toutes circonstances impériale et la relance impressionnante.

Le dos bien calé dans le siège, j’y vais maintenant avec enthousiasme, brusquant dans ses derniers retranchements la Subaru bien campée sur ses pneumatiques 245/40 R18. Que de plaisir au volant ! Poussée virile de la mécanique, boite précise et rapide, freinage puissant, dynamisme en courbe, efficacité dans le serré, motricité… Tout y est ! Seule la direction un peu trop fade n’arrive pas à me convaincre totalement. Je le fais remarquer à Maxime qui m’explique: « Cette sensation de flou peut être inversée en reprenant les réglages de géométrie préconisés par Prodrive. Le set-up de base permet quand à lui de permettre une usure homogène des pneumatiques et de garder un comportement plus « confortable » pour le conducteur lambda ».

Une dernière portion d’une route absolument déserte et à la visibilité totale me permet une dernière fois d’utiliser toutes les qualités de la Subaru. La vitesse atteinte est bluffante en courbe. Il convient cependant de rester concentré car la WRX est assurément à ne pas mettre entre toutes les mains. Je noterai juste un peu de prise de roulis observée dans les virages serrés que la présence d’une nouvelle barre anti-roulis plus grande ne neutralise toutefois pas. La STi pêche par un imposant gabarit et un amortissement qui veut rester consensuel pour les passagers. Mais quelle base formidable pour la compétition elle fait.

Bon, on va se calmer, les freins commencent à répandre une odeur caractéristique. Pas question de chiffonner cette toute nouvelle WRX. On va parler de choses qui fâchent ? OK, mais pas trop alors. On va juste dire pudiquement que la consommation est assez importante. Mais je crois qu’on achète une auto-plaisir comme celle-là sans trop se soucier de ce détail. Deux versions sont proposées: la Sport tarifiée à 43.995 € ou la Sport Executive à 48.495 €. Pas donné, d’autant qu’avec les taxes, assurances, pneus et consommation, il vaut mieux avoir un portefeuille bien garni.

La version de base offre le régulateur de vitesse, les quatre vitres électriques, les phares au xénon, les jantes de 18 pouces, le volant multifonctions et le système audio à 10 haut-parleurs. La WRX est garantie 3 ans ou 100.000 km.

Conclusion

Si vous êtes obligé pour vos déplacements professionnels ou personnels de vous farcir l’autoroute ou de vous morfondre dans la circulation urbaine, oubliez cette auto. Par contre, si votre quotidien est fait de quelques kilomètres de routes sinueuses, poussiéreuses l’été, couvertes de feuilles mortes l’automne et enneigées l’hiver, alors cette merveilleuse et polyvalente voiture est faite pour vous, amateurs de virage d’anges heureux ou chefs de tribu.

P1010936.jpgEn tous cas, la WRX décoiffe ! Allez, un p’tit Saké pour la route… histoire que je ne pleure pas en revenant à Huy dans ma Turbo Diesel. Merci à Maxime Fannoy du Garage Lambin, concessionnaire Subaru basé à Houffalize que nous vous avions déjà présenté l'année passée.

Fiche technique: http://www.subaru.be/Models/Files/DataSheet/FR/wrxsti_spec_sheet_be_fr.pdf

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