Le reportage vous est offert par le Service Public de la Wallonie et:

MDTech

Actuellement le nombre de Nissan Leaf immatriculées en Belgique tourne autour de 130 unités, ce qui en fait le véhicule électrique le plus présent dans notre paysage automobile. Les efforts conjugués des autorités envers les entreprises et la présence (théorique !) de bornes de rechargement facilitent la démarche de certains à se mouvoir en véhicule propre. Ethias, par exemple, octroie de substantielles réductions à ses assurés se déplaçant en véhicules écologiques.

Nissan annonce que 60 concessions ont d’ores et déjà été converties en Concessionnaire Nissan EV. Certains dealers possèdent leur propre borne de rechargement rapide, ce qui permet au client Leaf d’être capable de « faire le plein » chez son concessionnaire Nissan. On croit beaucoup en la Leaf comme explique Stéphane Chauville, Managing Director Nissan Belux: « La Leaf est une véritable berline qui se distingue par une totale absence d’émissions. En commercialisant ce modèle innovant et abordable, Nissan a révolutionné le secteur automobile en permettant à la clientèle d’amorcer l’indispensable changement de cap en faveur d’une mobilité plus durable. Nissan distribue dés aujourd’hui la voiture de demain. »

J’avoue que j’étais très curieux de prendre le volant d’une tout électrique, mais avant de passer à l’acte, Joël qui a déjà parcouru plus de 5.000 km avec la Leaf et ne manque pas d’humour tenait à me « mettre au courant » de certaines choses. Il me confiait que s’il appréciait grandement le silence d’utilisation, une certaine souplesse de conduite et le confort procuré par l’équipement pléthorique de « sa » voiture, il déplorait par contre l’autonomie excessivement réduite (entre 80 et 120 km suivant les conditions routières et atmosphériques) et l’attention à porter sans cesse aux instruments de mesure. Sans compter, ajoutait-il, celle à apporter aux autres usagers.

leafinterieur.jpgC’est donc « survolté » que je prenais le volant de la Leaf. Première et rapide constatation: l’essai se déroulant dans un froid polaire, j'ai pu noter d’emblée un manque d’efficacité flagrant du chauffage. Mais restons dans nos habitudes et détaillons d’abord l’intérieur dans lequel la qualité perçue des matériaux est très bonne. Les plastiques sont d’excellente qualité et un tissu doux au toucher enveloppe les sièges et garnit accoudoirs central et portes.

L’ergonomie est correcte avec une bonne position de conduite, les grands gabarits étant parfaitement à l’aise, même à l’arrière. La Nissan offre de la place pour cinq occupants et propose un bel espace intérieur.

leaftableaubord.jpgLe tableau de bord entendu assez futuriste comporte tous les éléments permettant de mesurer la consommation énergétique mais aussi la récupération procurée au freinage.

leafcoffre.jpgLa visibilité vers l’extérieur est excellente. L’habitacle est lumineux. Cerise sur le gâteau: on obtient 411 litres de capacité de rangement dans le coffre. Dossiers arrière rabattus, l’espace grimpe à 680 litres. Pas mal si on considère que les batteries prennent de la place !

leafligne2.jpgLa ligne de la Leaf est assez consensuelle. Elle reprend sans trop de surprises le style des produits Nissan actuels. On notera que la Nissan électrique pèse 1.525 kg, fait 1,55 m de haut. La largeur est de 1,77 m. Elle se positionne dans le segment courant de la VW Golf, la Ford Focus ou l’Opel Astra pour n’en citer que quelques unes.

L’équipement de notre voiture d’essai est plus que correct. Il comprend entre autres une camera de recul, un GPS, des phares au xénon,  un ordinateur de bord, etc. Bien finie et bien équipée, la Nissan Leaf est proposée aux alentours de 30.000 € TVA comprise tout de même.

leafroule.jpgEt en pratique ? Et bien, première agréable impression, le Nissan Leaf s’arrache avec une belle vigueur mais déjà Joël tempère: « Houlà ! Attention Bruno, à ce rythme, nous ne ferons pas plus de 70 km ! ».

leafmoteur.jpgEn attendant, le moteur électrique développe 109 ch à 2.730 tr/mn et passe de 0 à 100 km/h en 11.9  sec. Donc, j’écoute les conseils de Joël et me prends donc au jeu d’une « autre façon de conduire ». Je m’applique donc à récupérer de l’énergie lors des phases de décélération et allège ce pied qui est habituellement bien plus lourd sur la pédale de droite. En roulant, c’est fou ce qu’on est distrait par toute cette batterie d’informations, occupé que l’on est à surveiller cette autonomie qui fond comme neige au soleil.

Pour le reste, la Leaf ne diffère en rien au niveau de son comportement de celui d’une auto conventionnelle. Les liaisons au sol sont très bonnes, le freinage est sécurisant, la boite auto est agréable à utiliser et la direction a un rendu plus que correct. On notera juste l’absence de frein moteur. 

leafrecharge.jpgJoël me propose une « recharge rapide » de 125 A à une station. Là, j’apprends que pour 4 €, je vais recevoir à peu près l’équivalent de ce qu’il faut pour parcourir 40 km. Je branche la fiche et… l’appareil m’informe que je vais devoir patienter 10 minutes. Comme il fait glacial, j’offre à Joël un café à 1,10 €. Pour l’anecdote, après dix minutes, nous nous rendons compte que la borne est défaillante. La recharge se fera donc dans les sous-sols du SPW et demandera… 9h30 à raison de 1,60 kw à l’heure.

Heu… pour les urgences, on se rabattra sur une Turbo Diesel du parc !

leafspwtest.jpgAu final, je dirai que si la démarche est noble et se prête bien sûr au discours de notre temps elle reste finalement un peu hypocrite car dans la pratique, les inconvénients restent nombreux. Pour n’en citer que deux: l’autonomie franchement ridicule et le manque de bornes de recharge. Et puis reste la problématique du traitement des déchets et de ces chères batteries… Merci à Joël Henin pour sa disponibilité et sa bonne humeur lors de cet essai.