Essai : Toyota Célica ST 165 GT4 (1988) Team Eda Patera
Par Bruno Sacré, le vendredi 28 janvier 2022 - ESSAIS AUTO - Lien permanent - 1627 lectures
La Toyota Célica aura connu pas moins de 7 générations entre 1970 et 2006. C’est en Tchéquie à l’occasion du 10è Prague Revival Rally où j’étais engagé que j’ai pu essayer sur une distance de 700 km une Célica de 4è génération, un modèle à 4 roues motrices et turbocompresseur homologuée en 1986 par le constructeur nippon en vue de disputer le championnat du monde des rallyes.
Si la version groupe A engagée en WRC en 1986 développait 300ch pour un poids de 1.150kg, la Célica proposée dans les show-rooms d’alors était donnée pour 1450kg et 182ch. Des valeurs correctes pour l'époque. La Toyota St165 du Team Eda Patera propose quant à elle une puissance de 220ch grâce à un turbo prélevé sur une plus moderne ST205 et quelques composants électroniques optimisés qui modifient la gestion moteur. Elle avoue un poids de 1.400kg sur la balance. Nous voilà donc avec un rapport poids/puissance intéressant qui approche des 6kg/ch. Boîte de vitesses et embrayage sont cependant restés d’origine. Côté liaison au sol, le préparateur a choisi de très efficaces amortisseurs Protlum fabriqués en Tchéquie. Le Team Patera a choisi une robe aux couleurs bien connues pour sa déco. C'est réussi.
L’intérieur de la voiture est typé course. L'habitacle est dépouillé des moquettes, un solide arceau multipoints soudé inspire confiance. Des sièges baquets, des harnais de type aviation et un tableau de bord floqué complètent l’ambiance rallye qui est incontestable !
Contact. Le 4 cylindres 2.0l de la Célica s’ébroue docilement dans un bruit rauque mais discret. Les premiers kilomètres révèlent une direction précise qui transmet bien le retour d’infos au pilote. Les vitesses passent avec précision même si on déplorera un débattement du levier plutôt long. Dans le serré la Célica est un peu pataude. La répartition de la motricité qui est de 50/50 entre les essieux avant et arrière ne facilite pas les choses. Si le plus gros turbo amène de la puissance, il faut aller la chercher haut dans les tours et l’étagement long de la boite n’aident guère. Il vaut mieux se résoudre à piloter proprement.
Pour faire glisser la Toy’ des 4 roues, il faudra attendre une surface large et humide ou de la terre battue. Alors, la Célica vous fera tomber sous le charme et la piloter devient un véritable régal. Dans le rapide, la voiture révèle tout son potentiel et s’avère d’une redoutable efficacité. On peut vraiment aller très vite au volant. Le freinage est satisfaisant même si on verrait bien « notre » Célica équipée de mâchoires et de disques plus mordants, histoire de s'encanailler encore plus.
La préparation de la Toyota du Team Patera est toutefois restée « light ». En effet, le boss Eda propose cette auto à la location pour les rallyes et les courses de côte qu’il organise et souhaite que chacun puisse l’exploiter sans avoir le talent d’un pilote d’usine. On ne peut que respecter cette philosophie.
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