Nous sommes en mai 2001 et j'ai l'opportunité d'en essayer une pour la revue qui m'emploie comme journaleux. Je ne me fais pas prier,j'aime bien depuis toujours la bouille rondouillarde de cette Volvo.

Après un apéro sur les bords de Meuse offert par le propriétaire de l'auto (je faisais vraiment un job sympa!), il est temps de m'installer dans la 544. Premier constat: c'est du suédois! Le sentiment de robustesse est là. Pas très sportif, cependant avec ce tachymètre qui défile comme un mètre ruban et des sièges plats n'offrant aucun maintient et l'absence totale d'instrumentation. On se croirait dans une Renault 4L !

Mise à feu par bouton poussoir et le 4 cylindres s'ébroue tranquillement. En route vers la Molignée et ses nombreux virages chers aux motocyclistes. Et là: découverte! La Volvo PV 544 est un vrai vélo. Elle tient bien le pavé et son comportement est très sain. Le freinage bien que confié à 4 tambours est efficace. Sans assistance, il faut néanmoins du mollet pour ralentir l'engin. La commande d'embrayage est douce et la boite à 4 rapports synchronisés est un régal bien que le levier de vitesse soit aussi grand qu'un sapin suédois. Le moteur s'acquitte de sa tâche avec beaucoup de bonne volonté. Rondeur et souplesse. La direction est facile et précise. Menée à la limite, elle se vautre un peu, la roue avant en appui fait alors une moue contrariée. Ce n'est pas une authentique sportive, mais je ne suis pas étonné qu'elle ait brillé dans des rallyes qui demandaient de l'endurance.

Contrastant totalement avec l'impression de lourdeur qu'elle donne au premier abord, la Volvo PV544 est légère à conduire. On se rend compte qu'elle a été conçue pour durer. Née pendant la seconde guerre mondiale, sa carrière s'est prolongée jusqu'en 1965. Au total 440.000 unités ont été produites. Avec elle on est loin des paillettes des autos italiennes et on est à 100.000 lieues des tracas des anglaises. La PV5444 est faite pour rouler et c'est très bien ainsi.