Bugatti Type 40 Torpedo
Par Bruno Sacré, le lundi 09 septembre 2019 - ESSAIS AUTO - Lien permanent - 2307 lectures
La Type 40 est souvent sous-estimée par les amateurs de Bugatti anciennes. A tort cependant car ce modèle commercialisé en 1926 par Ettore Bugatti a connu un grand succès en raison d'une réelle robustesse et de grandes qualités routières à un prix jugé à l'époque de modique. En septembre 2002, sous une météo pluvieuse, je me glissais au volant d'un rare exemplaire.
Même si en matière d'autos, je me dis souvent que l'inappétence est la punition des gourmands, je ne peux m'empêcher de me souvenir avec exaltation de cet essai.
Cette auto, propriété d'un authentique épicurien, se vivait pratiquement au quotidien et participait fréquemment à des sorties des clubs de la marque. Pendant que le 1500cc dérivé du 4 cylindres de la "37" de sport ronronnait tranquillement avec un bruit presque moderne en attendant que je me glisse au volant, je prenais tout mon temps pour observer le Torpédo.
Si elle a l'air fragile, la Bugatti Type 40 n'en reste pas moins une auto robuste et très bien construite. Elle reprend d'ailleurs de nombreuses pièces de modèles éprouvés et plus puissants de la marque. Des composants surdimentionnés et qui constituent ainsi un gage indéniable de fiabilité. On raconte même que les châssis de la type 40 étaient tellement solides qu'ils retrouvaient parfois en fin de vie une seconde jeunesse en se trouvant transformés en véhicules utilitaires! On en vit
même équipés de ridelles. Imaginez livrer le pain en...Bugatti!
Le moteur en température, je m'installais au volant. Direction une petite route bien sinueuse du côté de La Roche En Ardenne. L'embrayage m'avait alors étonné par sa douceur en passant le premier rapport de la boîte 4 vitesses à crabots. Et rapidement, je me retrouvais à vive allure, le petit 1500cc de 60ch s'acquittant parfaitement de sa tâche. Le freinage à câble de la vénérable dame était sans reproche, les vitesses faciles à passer et le grand volant d'un diamètre imposant permettait de manoeuvrer sans difficulté. Le tout dans un confort surprenant en regard du côté spartiate dégagé par l'auto. Elle me surprit même par son efficacité, cette vieille dame.
Aux commandes d'une Bugatti Type 40, le temps s'effiloche, on ne le voit pas passer. Les kilomètres se succédaient. Mais le crachin avait fait place à une pluie battante et il fallut bien rentrer. J'avais en tous cas vécu un moment extraordinaire et pu effacer ainsi tous les apprioris que je cultivais bêtement au sujet des autos d'avant-guerre.
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