bombardierspyder.jpgDéjà quand on voit le Bombardier Spyder CAN-AM, on se dit que dorénavant faudra s'y faire. Il existe donc bel et bien une nouvelle manière de se déplacer. On oublie donc les deux ou quatre roues, maintenant on en compte trois et elles n'ont rien à voir avec les jouets instables et quelque peu grotesques de la fin des 70's !

Qu'avaient-ils dans la caboche, les gars qui on pondu cet œuf d'araignée? Ils l’ont d’ailleurs appelé SPYDER avec un Y qui rappelle son architecture originale. Et ici on n'a pas fait comme chez Piaggio, par exemple. Avec le Can Am, on a droit à un magnifique train avant à bras triangulaires doubles avec barre stabilisatrice tandis que l'arrière se compose d'un bras oscillant avec amortisseur simple.

Côté motorisation, on s'est offert un moulin connu: le connu Rotax de 990 cc qui développe une puissance respectable de 106 chevaux pour 104 Nm à 6.250 tr/mn. Pour la transmission, on aura le choix entre une classique boite à 5 rapports ou une semi automatique en option. Notre monture d'essai est équipée du type moto 5 vitesses. 1ère en bas et on remonte les 4 rapports suivants.

Bon, on termine les présentations et on passe à la phase séduction. L'arachnide me regarde droit dans les yeux et me défie ouvertement: faut dire qu'elle a une sacré gueule, la mygale !

Après les explications de Laurent, le jeune patron du garage Laeremans, je quitte donc le parking sur un filet de gaz. Je dois d'abord sortir de la ville et de sa circulation dense; ce n'est pas le moment d'aller "emplafonner" un autre usager avec cet insecte bizarroïde. Pour rester concentré, j'évite de m'arrêter sur les regards des passants qui sont déjà tombés dans la toile !

Autant le dire tout de suite… dès les premiers kilomètres, j'ai béni les milliers de kilomètres passés au guidon de quads puissants et encombrants, parce que le Spyder Bombardier - à mon sens - n'est pas une moto ! Au moins ne serais-je pas tombé dans le piège de mettre le pied à terre en arrivant à un feu rouge ou lorsque je m'arrêtais pour l'obligatoire pause photos... C'est d'ailleurs bien agréable de rester assis tranquillement au feu rouge, les deux pieds sur les supports.freindisquear.jpg

Le truc qui m'a choqué d'emblée: c'est l'absence d'une manette de frein au guidon. Seul, le pied droit régit le freinage sur les 3 roues. Ceci dit, un freinage puissant, facile à doser et très sécurisant. Mais j'aurais bien aimé un frein au guidon en plus.

A contrario de son look effrayant et bestial, le "Spyder" est un engin très sage qui possède un attirail d'aide à la conduite impressionnant ! Système de stabilité du véhicule (VSS), système antiblocage de frein (ABS), système antipatinage électronique (TCS), contrôle de la stabilité avec atténuation du roulis (SCS) et servodirection dynamique (DPS) complète la panoplie sécuritaire.

Je quitte enfin la nationale ennuyeuse pour une route toute en montée qui serpente sur plusieurs kilomètres. Il a plu pendant la nuit, le bitume est humide. Et si on jouait, l'araignée ? Ha ! Et bien c'est raté. Le Spyder propulse son conducteur à des vitesses répressibles en beaucoup moins de temps qu'il ne faut pour l'écrire, mais si vous pensez que vous allez vous amuser à arsouiller avec lui, sachez que le « Spyder » fera jouer ses puces savantes qui, paradoxalement, vous passeront l’envie de vous gratter. Et si vous tenez absolument à lui chercher des poux dans la tête, faites attention quand même.

concentration.jpgEn entrant de façon musclée dans un virage, l’assistance permettra de vous inscrire dans la courbe, mais la roue arrière ne patine jamais, le moteur coupant dés que le phénomène de perte d'adhérence apparaît. Mais une fois les roues droites, le Rotax frustré libère sa cavalerie et le Spyder se venge en vous bombardant sur la cible (elle était facile celle-là !). Le Bombardier demanderait donc à être utilisé plus longtemps pour aller chercher ses dernières subtilités dans des plus lointains retranchements.

J'ai vite compris et je renonce à faire l'andouille, cet engin étant "full sécurisé" ! L'engin canadien vous annonce dans son slogan publicitaire une expérience incomparable. Pari tenu !

Alors ce Spyder, pour qui, pour quoi ? Sa fonctionnalité de même que sa polyvalence ne sont pas évidentes à démontrer. Reste une bouille rageuse et la réelle sensation d’évoluer complètement à part dans le flot de circulation. C’est sans doute là que se situe l’âme véritable du « Spyder ». La publicité de départ n’est finalement pas mensongère. Ce moyen de locomotion délirant ne se compare à rien d’existant. Il a certes en lui l'inspiration géniale d'un ensemble de philosophies connues, venant de l'auto de la moto ou du quad mais il a été reprogrammé suivant sa propre synthèse.

Je dirai "in fine" que ce merveilleux jouet donne des envies de sensations ultimes mais je ne me suis pas senti en mesure de réaliser mes fantasmes. Quad ou moto ? La question finalement reste entière et chacun se fera sa propre idée! Tabernacle !!