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ambiance.jpgJe commence par Fréderic Hébette à qui nous avons consacré un article voici quelque temps. Fred en est ici à son 20ème rallye du Condroz et s'aligne sur son habituelle Citroën Saxo Kit Car à voies étroites. Un peu plus loin, Etienne Monfort a la mine défaite. Il ne roulera pas cette fois, le moteur de sa Renault Clio étant « out ». Le local Hero de Solières n'a décidément jamais eu de chance à l’occasion de « son » rallye.

P1020662.jpgJe croise Daniel Simeone le long de la Meuse, la Manta 2.4 essayée en août dernier est là. Elle est pilotée par Steve Rousselet qui en est à son premier rallye du Condroz et se dit impressionné autant par les spéciales que par les performances de l'Opel du préparateur de Horrues. Jean-Fred Collignon a - quant à lui - connu la semaine précédente quelques problèmes de boite sur sa Citroën C2 R2 qui sont maintenant heureusement résolus. Il roulera en pneus « conventionnels » et compte sur la pluie pour niveler les perfs. Attention, Jean-Fred, j'ai connu çà jadis. Et à pilotage égal, il est bien connu qu'un « racing » est plus vite d'une seconde au kilomètre qu'un « conventionnel ». Dans la longue spéciale de Marchin que Jean-Fred affectionne particulièrement, nous suivrons son évolution dès le lendemain. Jean-Fred comme Frédéric Hébette ou Jean-Philippe Leroy estime que le parcours est très rapide. Et ces gaillards sont loin d’être vite impressionnés!

Il est temps de rendre visite à mes amis Benoît Allard et Théo Surson dont la Subaru GrA revient du contrôle technique. Théo me confie que le rallye ne sera pas facile tant les spéciales sont boueuses. Je clôture le tour des « potes » par Stéphane Prévot qui confirme et me glisse: « Vu les conditions météo et le terrain, demain, ce sera de la survie avant tout ».

canalrobles.jpgPendant ce temps là, le traditionnel shake down à lieu à Ben Ahin, Lionel Hensen s'y fait une belle frayeur avec une touchette de sa Subaru WRC S10. De Jong s'est mis au trou avec sa Mitsubishi. Il faut dire que la pluie a refait son apparition faisant oublier le beau ciel bleu de la matinée. Notre ami Manu Canal Robles fait également les frais d'une sortie de route, heureusement sans gravité.

Peugeot208.jpgLe soir, le Motor Club de Huy et Peugeot refont l’histoire à l’occasion de la présentation de la Peugeot 208.

Le film de la course

Samedi

LHONNAY_BMA.jpgLa spéciale de Fumal inaugure le rallye. Au programme, 4.7 km de spéciale. Casier y confirme son statut de leader et signe le premier scratch devant Patrick Snijers et Brunson qui affiche sa soif de revanche par rapport à sa désillusion de l'an passé. A noter le superbe 4ème temps de Van Woensel, premier « propulsion ». Dans Lavoir, si Casier signe à nouveau le meilleur temps absolu, Brunson chipe la seconde place à Snijers (3è). Bouche, 4è, se place en ordre utile. Wanze (9km600) est la troisième étape spéciale à se dérouler avant le retour au parc d'assistance de Huy. Casier s'y impose devant Bouche et Snijers. Stéphane Lhonnay, le local hero s'y classe 5è devant Martin qui impose sa Mitsubishi en tête du groupe N devant la Mégane de Cherain.

Dans Engis/Nandrin, peu de changement: Casier enfonce le clou devant Snijers et Bouche. Vierset/Modave voit la confirmation de la domination de Casier sur Snijers pour 2" et le positionnement de Bouche en 3è position. Martin est toujours leader en groupe N. On remarquera la perf d'Adrien Fernemont qui place sa Fiesta R2 en 8è place dans la spéciale. Manu Canal Robles et Arnaud Neven sont 24ès. Benoît Allart et Théo Surson signent le 28è temps. Robert Droogmans se place en patron de la catégorie « historic » en réalisant un superbe 30è temps absolu!

snijers.jpgArrive le Juge de Paix du rallye. Le « monstre » comme va l'appeler un confrère de la radio: Marchin/Goesnes et ses 21km. Je me suis placé au « Pilori », plus ou moins au milieu de la spéciale. La météo est pourrie, il vient de pleuvoir et cet asphalte condruzien brille maintenant comme un verglas. « Frein pour sec droit, descente glissante avec corde piège à gauche et frein glisse pour gauche piège », voilà comme je l'aurais noté. Snijers passe en force. Il y fera le second temps. Casier est plus "propre" et son pilotage coulé est à la recherche de l’efficacité maximale. Il se fait néanmoins une petite frayeur dans le gauche avant la ligne droite vers le château d’Hodoumont. Mais cette prise de risque est synonyme de temps scratch pour lui! Xavier Bouche signe le 3è temps. Langenakens et sa Mitsubishi passent proprement et réalisent le 4è temps absolu.

P1020690.jpgGuido Kenis (22è temps) nous gratifie d'un très beau passage sur sa belle BMW Z4 Coupé. Dany Vanneste est à l'attaque sur sa Peugeot 207 S2000. Allart/Surson signent un honorable 26ème temps scratch dans un style très volontaire. Destrument a fait une touchette, crevé à l'avant gauche et répare devant nous.

Le regroup de Huy est bienvenu pour soigner plaies et bosses.

Il est temps de repartir pour une "repasse des plats". La spéciale de Fumal voit émerger Casier devant Snijers. Guido Kenis y attaque franchement avec la Z4 et se classe 22è de l'étape. Allart, talonné par Canal Robles, est 25è. Deferm place la mélodieuse BMW M3 en 31è place. Olivier Docquier amène la Ford Escort Cosworth à la 36è place. Autre génération d'Escort pour Droogmans qui jette la sienne en travers à une jolie 38è place et accessoirement largement en tête de la catégorie "historic" tandis que l'inusable José Lareppe accroche la 61è place au volant de son Ascona.

Radoux54.jpg Dans Lavoir, au terme de 10km700 de chrono, Casier augmente son avance qui passe à 33" sur Snijers Le duo de tête ne changera plus de position dans les spéciales de Wanze, Engis et Vierset. Les Héros sont fatigués, la nuit est tombée sur le paysage gris et pluvieux du Condroz. Mais la bagarre fait rage. Dans la longue spéciale de Marchin/Goesnes, la Ford Focus de Casier assène encore un coup de 12" à la Mini de Snijers qui attaque pourtant comme un malade! Lhonnay se crache dans les mains et signe le 3è temps devant Verschuren et Martin, leaders respectifs en S2000 et GrN.

M3.jpgLa première journée de course se termine. Casier a construit une avance de 58" sur Snijers avant de rentrer à Huy. Bouche, 3è, est relégué à pratiquement 4'. Lhonnay est 4ème à 13" du 3ème. Martin est 8è et solide leader du groupe N. 117 voitures regagnent Huy. Les abandons ont été nombreux. Heureusement le "super rally" du lendemain permettra à beaucoup de repartir.

Au cours de cette première journée, ils ont dit :
B. Casier: «On s’est bien débrouillé dans ces conditions très difficiles. Il y avait des pièges partout et il fallait avant tout les éviter. Dans le noir, j’ai vu que je continuais à creuser l’écart sur Patrick. Pour moi, il avait plus d’avantages que moi aujourd’hui. Bon, ce soir, je me suis construit une belle avance sur mes poursuivants donc demain, il s’agira avant tout de gérer dans des conditions que l’on annonce plus sèches.»

P. Snijers: «J’espère toujours parce que cela fait partie de mon sale caractère mais la logique est respectée. L’écart est le même que celui qui me séparait à l’époque de Pieter Tsjoen. La MINI a beau se révéler amusante et parfaite à conduire, je suis limité par son petit 1.6. Dans les deux dernières spéciales, j’ai eu beaucoup de mal à apprécier certaines courbes et je me suis fait une belle frayeur dans un gauche rapide en 6eme, dans l’avant-dernière spéciale.»

J. Langenakens: «J’ai retrouvé peu à peu la confiance sous la pluie mais je ne suis pas satisfait de la réaction des différentiels. L’absence d’un ingénieur se fait cruellement sentir. Et puis j’ai crevé à 4 kilomètres de l’arrivée de la dernière ES mais c’était une longue ligne droite et j’ai pu finir sans devoir m’arrêter !»

Dimanche

La spéciale de Tihange fait office de mise en jambes. Snijers est bien réveillé et reprend d'emblée 7" à Casier sur...2km400! Anthony Martin a mangé les mêmes croissants et bu le même café: second temps scratch! Canal-Robles signe le 14è temps absolu. Casier, 10è temps de cette courte spéciale conserve néanmoins le leadership pour 51". D'ailleurs dans Villers-Le-Temple, le pilote de la Focus mène devant Snijers.

Stéphane Lhonnay jette ses dernières forces dans la bataille et signe le 3è temps scratch. Vincent Verschuren est quatrième. Ce gars est stupéfiant d'aisance au volant de la Polo qu'il mène à la cravache.

Nous sommes postés dans Haillot, dans un gauche très vicelard qui voit un trio composé de Snijers/Casier/Bouche émerger en tête. La totalité des concurrents est cependant prudente dans cette spéciale assez rapide et particulièrement piégeuse où on peut rapidement tout perdre. A domicile, Hébette en délicatesse avec ses pneumatiques signe le 48è temps sur sa Citroën Saxo tandis que Docquier plus à l'aise grâce à ses 4 roues motrices termine 32è.

Dans la foulée, Ben-Ahin et ses 7km260 voit un nouveau meilleur temps de ce diable de Snijers qui tente de se payer le scalp de Casier. Cherain y signe le 10è temps absolu dans des conditions très difficiles avec sa Renault Mégane 2 roues motrices.

Lhonnay02.jpgA Wanzoul, Snijers reprend encore 2" à Casier, mais il en reste encore 46 à grapiller. Xavier Bouche s'installe solide troisième et contient Stéphane Lhonnay à 11" bien que ce dernier ne démérite pas au volant de sa Skoda Octavia WRC bien au contraire. Retour au tourniquet de Tihange avec un Casier qui perd à nouveau 6" sur Snijers, avant de revenir sur Villers-Le-Temple.

Vingtième spéciale : Haillot voit une attaque phénoménale de Patrick Snijers qui use de toute sa science au volant de sa Mini WRC pour passer Casier. Son freinage aux Basses Golettes est sidérant, la Mini est à la limite extrême en sortie de courbe. A Ben-Ahin, Snijers grapille encore et toujours du temps. L'écart est de 28" et il reste ... Wanzoul et ses 7km800.

Pour l'honneur, le pilote de la Mini y signe le scrach. Il a encore repris 2", mais cette fois, Casier n'a pas craqué et il remporte, très ému, le 39è rallye du Condroz! Xavier Bouche termine 3è avec une avance de 30" sur un Stéphane Lhonnay, heureux de sa performance même si il ne monte pas sur le podium.

Mention spéciale à Laurent Verschueren qui place sa Polo S2000 en 5è position au prix de passages d'anthologie. Bob De Jong, très constant au volant de sa Mitsubishi Lancer WRC est 6è devant un excellent Jonas Langenakens.
Anthony Martin fête dignement son anniversaire en remportant le GrN assorti d'une brillante 8è place au général.
Lionel Hansen augmente son expérience du Condroz en terminant 9è et Marc Streel complète le top ten au volant de la Lancer Evo.

P1020695.jpgRobert Droogmans perpétue quand à lui la légende et gagne le Condroz en catégorie "Historic" à...58 ans.

Et les régionaux ?

Sacré Aventures, c'est aussi l'hommage aux pilotes amateurs du coin. Sans eux, le Condroz n'aurait pas la même saveur. Sans préférence, sans favoritisme, dans le désordre le plus complet, les voici:

Christian Dubois copilotait Eric Cunin sur la superbe Skoda Fabia WRC, il termine 14è au général.

Manu Canal Robles qui est un peu le chouchou de la rédaction amène sa Skoda copilotée par Arnaud Neven à la 21è place, ils sont second de classe R2B. 23è temps dans la toute première spéciale, 27è dans Wanze, 24è dans Vierset/Modave, Manu et Arnaud ont perdu gros dans le premier passage dans Marchin/Goesnes (62è). Ils se sont rattrapés dans Engis (19è) et se sont vengés de Marchin/Goesnes au second passage avec un 13è temps!

P1020694.jpgYves Doha n'a pas été épargné par les soucis au volant de la Subaru Sti louée chez Jos Boon. Il termine néanmoins 31è devant un Olivier Docquier tout heureux de placer son antique Ford Escort Cosworth à l'arrivée: "Trois tête à queues dans la spéciale de Haillot à domicile, tu imagines çà, toi?". Olivier signe un 39è temps dans l'ES4, 52è dans l'ES5. Il est 29è dans Engis et 37è dans Marchin/Goesnes.

Fredéric Hébette amène sa vaillante Saxo à la 38è position: "Regarde l'usure de mes pneus, Bruno, tu comprendras". Heu... oui. En effet, avec une autre "monte", Fred pouvait espérer mieux. Il sera bien certainement là pour son 21è Condroz l'an prochain!

L'inusable José Lareppe copiloté par sa fille place une assez performante Opel Ascona à la 43è place. Le vieux renard n'a rien perdu de son coup de volant et a été l'auteur de passages très convaincants. Beaupain/Jacob sont 65ès sur leur Renault Clio.

Jean-Fred Collignon roulait en pneus conventionnels, il s'est néanmoins joué des pièges de cette 39è édition pour terminer 67è. Didier Cawez et sa vaillante Polo sont juste derrière. Julie Devallet termine 98è .

Jean-Philippe Leroy voit l'arrivée, mais en 106è position. Pour sûr, mon copilote de 1990 reviendra pour mieux faire. Il en a largement les possibilités. Christelle Famerée, copilotée par sa maman Arlette et au volant d'une nouvelle Peugeot 207 engagée en M14 est 98è. Stalport/Roiseux (Skoda Fabia) sont 111ème et l'humoriste Jean-Guy Lizin (Citroën Saxo) termine 114ème.

Paul-Henri Fagot a malheureusement abandonné, victime d'une touchette dans la troisième spéciale tout comme Noël Geilenkirchen (bris de boite), alors qu'ils étaient tous deux, auteurs de chronos encourageants. Stéphane Prévot copilotait Glenn Janssens sur une Porsche 911, il a également été contrait à l'abandon.

Vivement l’année prochaine. Le Rallye du Condroz fêtera  alors ses quarante ans !
Retour en impressions et photos sur l’excellent site Sendrogne.
Site de l’organisateur: www.condrozrally.be