Tour de Belgique 2012

Le reportage vous est offert par:

MDTech

Robert Vandevorst était heureux: « Les meilleurs spécialistes de la « régul’ » sont de la partie et je pense qu’on va pouvoir combler dignement la lacune du Tour de Belgique 1973. L’épreuve n’avait pu avoir lieu pour cause de crise du pétrole, et en dépit des temps économiquement perturbés que nous vivons actuellement, cette 29^ème édition sera un grand cru, et surtout une belle commémoration. D’autant que les concurrents ont joué le jeu, en alignant des autos vraiment anciennes. »

C’est vendredi, sur le coup de 11 heures, que débutaient les opérations de contrôle technique et administratif dans le paddock du circuit de Zolder. Lors du prologue disputé sous la forme d’une première épreuve de régularité sur l’anneau limbourgeois, les concurrents de ce 29^ème Tour de Belgique Historique s’élançaient dans l’ordre d’ancienneté de leurs automobiles. C’est donc la Panhard Dyna X 1952 d’André et Olivier Renaud qui ouvrait le bal. Un superbe plateau suivait alors avec la Matra Djet 5S 1967 de Michel Andernack et Yves Dambrain aux couleurs d’époque, la Lotus Europa 1973 de Berft-Degueldre, la Mini Marcos de Kawan-Peeters, la Ford Mustang des Français Michaut-Michaut, la Triumph TR2 Francorchamps – construite dans les usines Imperia à Nessonvaux – d’Alain Nagelmackers et Patrick Lienne, la Ginetta G15 de Scuvée-Daxhelet, la Porsche 911 SWB (un vrai châssis court…) R Tribute 1968 de Van Vooren-Vandeputte et bien d’autres superbes voitures.

Déjà, certains équipages se faisaient piéger. La régularité est en effet un exercice bien particulier, c’est un fait avéré et arriver à se contenir en circuit n’est pas une chose aisée. Ensuite la caravane rejoignait Chaudfontaine, où trois tests de régularité étaient au menu. Ces tronçons allaient d’ailleurs connaitre une belle reconnaissance d’un nombreux public d’amateurs venus voir les voitures.

Au terme de cette première soirée très animée, le top 10 se composait ainsi:

N°30 SIMONIS Didier / DAMSEAUX Eric - FORD Escort Mexico # 77.40 points
N°33 GUILMAIN Victor / GUILMAIN Jérôme - BMW 2002 # 98.43 points
N°23 MAES Ruben / DEPLANCKE Filip - PORSCHE 911 T 2000 # 100.00 points
N°39 DEFLANDRE Yves / RORIFE Robert - ALFA ROMEO Giulia # 104.54 points
N°31 REUTER Daniel / BERNARD Christian - PORSCHE 914/6 # 132.20 points
N°62 LOPES Alain / VAN OOSTEN Georges - PORSCHE 911 Carrera # 132.78 points
N°18 ANDERNACK Michel / DAMBRAIN Yves - MATRA Djet 5 S # 139.80 points
N°48 AERTS Robert / CHAPA Eric - BMW 2002 Tii Touring # 154.70 points
N°59 NOEL Laurent / CARO Jean - FORD Escort # 168.72 points
N°41 LEMPEREUR Baudoin / DRIESEN Eric - ALFA ROMEO GT-V # 182.40 points

Le samedi, c’est la notion d’endurance qui allait compter avec une longue étape qui passait par Spa-Francorchamps, Jehonville, Gedinne, mais aussi Mariembourg.

Au départ du circuit de Francorchamps, j’en profite pour recueillir quelques impressions. Didier Simonis est confiant : « Nous étions bien hier, mon copilote fait du bon boulot, mais c’était serré pour arriver ici de Chaudfontaine ». Michel Marchand et Olivier Rocourt, engagés sur une BMW 202 s’amusent bien. Ils sont 21^èmes au général devant la Porsche 356 de Closjans. Eric van de Poele a le sourire quand je lui demande comment il va arriver à lever le pied sur un circuit pareil: « La régularité est un art. Nous allons essayer de nous appliquer ». Plus loin, Robert Vandevorst a lui aussi toujours le sourire: « Il y avait un monde de fou hier soir dans Trooz. Côté concurrents, le road-book en fléché-métré ne comportera aucune astuce mais il ne faudra pas relâcher sa concentration. Il y aura beaucoup de petits tronçons avec 7 Regularity Tests au programme, et pour certains, la moyenne de 50 km/h sera dure à tenir ».

Quand à mon ami Théo Surson qui copilote John Pottier sur une MG, il s’esclaffe en me disant que 15 jours plus tôt, il disputait le Condroz sur une Subaru Groupe A: « Quel changement ! Et on a déjà dégusté ! ». Les deux compères ont perdu beaucoup lors du prologue de Zolder. Ils sont 49^èmes au moment de s’élancer sur le circuit de Francorchamps. Autre vieille connaissance, Jean-Paul Bertrand pointe à la 37è place sur sa très belle FORD Escort Mk1 2000 RS.

La journée de samedi allait voir la domination de Didier Simonis et Éric Damseaux qui s’installaient en tête du Tour de Belgique sur leur Ford Escort Mexico de 1970.

Le dimanche réservait cependant son lot de surprises. Après un passage sur le circuit de Mettet, les équipages filaient sur Dinant avant d’emprunter la course de côte de Houyet. Après cette montée infernale, toutes les voitures se dirigeaient vers la spéciale de Natoye empruntée au Rallye de Wallonie. D’autres spéciales de rallye les attendaient ensuite du côté de Villers-le-Temple et Remicourt. Cette dernière portion dans la région hutoise était d’ailleurs déterminante. Parcourue sur des chemins de remembrement gorgés de boue à cause du balai des tracteurs, cette fin d’étape a surpris les meilleurs.

Parmi les victimes, les leaders Didier Simonis et Éric Damseaux qui crevaient un pneu pendant un « regularity test ». La sanction était alors sans appel: la Ford Escort Mexico ne remportera pas cette édition du Tour de Belgique. Didier était déçu mais sportif: « Oui, vraiment rageant car après un rallye aussi long, où l’attention doit être constante, on crève à moins de 5 kilomètres de l’arrivée. Sans ça, je pense qu’on accrochait la victoire ! Mais bon, c’est la loi du sport automobile. Ce fut de toute manière un plaisir de participer à la renaissance du Tour de Belgique. Les organisateurs nous ont proposé un parcours génial, je pense que cette épreuve risque de prendre énormément d’ampleur dans les années à venir ».

Didier n’était cependant pas le seul à connaitre des problèmes. Ainsi Benoît Galand et Paul Collignon sur BMW 2000 Tii ont eu des soucis de vis platinées. Néanmoins ils se sont bien amusé et ont beaucoup apprécié ce voyage dans le temps.

Le suspens aura été entretenu de bout en bout durant l’édition. Profitant de la crevaison des leaders, ce sont finalement Yves Deflandre et Robert Rorife qui remportaient l’épreuve: « C’est une joie d’afficher cette épreuve à notre palmarès, expliquait Yves. D’abord parce que le Tour de Belgique, c’est un nom dans le patrimoine du sport automobile belge. Mais aussi parce qu’en 1960, le père de Robert, mon copilote, a aussi remporté le tour. C’est un magnifique cadeau. On peut désormais lever la tête vers le haut et dire, nous aussi on l’a gagné ».

C’est donc sur une touche résolument positive c’est donc terminée la première édition de ce Tour de Belgique Historique. Rendez-vous dans un an, toujours au départ de Chaudfontaine, pour une cuvée 2013 encore meilleure !

Classement général