41è Rallye du Condroz.
Par Bruno Sacré, le dimanche 02 novembre 2014 - REPORTAGES - Lien permanent - 3648 lectures
C'est une météo incroyablement favorable qui fut incontestablement la vedette de cette 41è édition du Rallye du Condroz. Des conditions tellement inattendues qu’elles ont réservé de nombreux
pièges aux 140 équipages engagés.
La spéciale Test.
Organisée
à Ben-Ahin, la spéciale-test a attiré de
très nombreux spectateurs ce qui laissait augurer une assistance record pour
l'épreuve qui débutait le lendemain à 08h30. Directeur de Citroën Racing, Yves Matton
engagé au volant d'une Citroën Xsara WRC résumait parfaitement l'opinion
générale : " Je pense que ce rallye
va être très compliqué. Si la plupart des spéciales seront sèches, certaines
portions vont rester particulièrement glissantes. La difficulté sera de savoir
quand nous pourrons attaquer au maximum et quand nous devrons au contraire
assurer au maximum…" Une analyse corroborée par Petter Solberg
qui faisait figure de favori au volant de sa Citroên C4 WRC : "Entre
nos deux passages en reconnaissance, nous avons pu voir que le parcours
évoluait très vite et je m’attends effectivement à un rallye délicat." Le ton était donné.
VIDEO SHAKEDOWN
http://www.tout-le-rallye.be/forum/rallye-condroz-2014-retour-photos-videos-t55642-30.html
Le film de la course.
Faisant honneur à son titre de favori, Petter Solberg (Citroën C4 WRC) se portait autoritairement en tête dés le départ mais perdait ensuite une trentaine de secondes dans la spéciale de Forseilles au profit de Kris Princen (Subaru Impreza WRC S12B), déjà vainqueur à quatre reprises cette saison : "A part une petite faute dans la dernière partie de la spéciale de Forseilles, je n'ai pas connu la moindre alerte durant cette boucle," explique le leader. "J'ai trouvé d'entrée de jeu le bon rythme... mais les autres poussent très fort derrière !". Cédric Cherain (Ford Fiesta R5) croisait effectivement le fer sans complexe avec Kris Meeke (Citroën DS3 R5) pour rentrer à Huy au 2e rang du classement général à 11"4 du meneur, tandis que Xavier Bouche (Ford Focus WRC) occupait la 3e place à 17"8 : "J'ai opté pour cette Focus en pariant sur un terrain gras comme on en rencontre d'ordinaire au Condroz... et le soleil est au rendez-vous", analysait le Marchois. "Sur le sec, je crois que la Citroën C4 - que je connais bien puisque j'en disposais en 2013 - est plus efficace que la Focus. Mais au fil des kilomètres, j'exploite de mieux en mieux ma monture et je me tiens en embuscade...".
4è à
28"8, Petter Solberg précèdait donc un Freddy Loix (Skoda Fabia Super
2000), retardé par une crevaison et des freins ne lui inspirant pas
confiance. Le double champion de Belgique pointait ainsi à 33"7
devant les excellents David Bonjoean (Citroën Xsara WRC + 36"7)
et Eric Cunin (Skoda Fabia WRC + 46"8) en pleine bagarre avec
Bertrand Grooten (Citroën DS3 WRC + 47"5), Pieter
Tsjoen (Peugeot 208T16 R5 + 47"9) venait ensuite devant Yves
Matton (Citroën Xsara WRC + 59"7), victime également d'une crevaison.
A noter
que la première spéciale de la journée signifiait déjà des abandons aussi importants que nombreux: victime d'un début d'incendie, Alex Busin (Skoda) devait renoncer
tout comme Jean-Pierre Destrument
(Mitsubishi) sur sortie de route. Dans le deuxième tronçon chronométré,
c'est Cédric Busin (Mitsubishi), le frère d'Alex, qui allait à la faute tandis
que Chris Van Woensel (Subaru) connaissait un problème mécanique le
contraignant lui aussi à l’abandon. Le sympathique pilote local Manu Canal
Robles sortait malheureusement de la route dans la troisième spéciale sur sa
Renault Clio R3T. Manu était très déçu : « Les rallyes se suivent et malheureusement se ressemblent
pour nous. Une première spéciale très positive, une deuxième remplie de
sagesse, mais malheureusement la 3e était moins bonne. Un excès d'optimisme
peut-être, un manque flagrant de roulage sans doute, dans un virage que je
connais comme ma poche, que j'aurais peut-être dû aborder plus calmement ne
connaissant pas les réactions de ma nouvelle monture, et tout était
malheureusement terminé.
En attendant classé 20e,
Kevin Demaerschalk (Citroën DS3 R3) s’installait en leader du classement
officieux des 2 roues motrices devant Gino Bux (Peugeot 208 R2). Stephan Herman
(Fiat Punto-ennuis mécaniques), Didier Bosseloir (Honda Civic-ennuis
mécaniques), Jamie Brown (Ford Fiesta) et Marcel Cailloux (Mitsubishi EvoX) complétaient
la liste des abandons précoces.
En tête de la course, coup de théâtre : après un remplacement de la boîte de vitesses en fin de première boucle, les mécanos du team DMax changeaient un cardan sur la voiture de Solberg qui pointait avec 6 minutes en retard au podium. A peine avait-il quitté le chapiteau qu'il devait à nouveau s'arrêter, une durit de turbo provoquant un petit début d'incendie qui contraignait cette fois le norvégien à ranger définitivement la C4 sous l'auvent. Grooten (Citroën DS3 WRC) devait également renoncer suite à une sortie de route au tout début de la seconde boucle.
Au fil
des spéciales et des abandons, Princen (Subaru Impreza WRC S12B) terminait en
tête la première journée du rallye du Condroz-Huy avec 13" d'avance sur
Meeke (Citroën DS3 R5). Tous deux ayant évité les soucis aux dépens des
autres favoris moins chanceux. Ainsi pointé au 3e rang à 30"8, Freddy Loix
(Skoda Fabia S2000) subissait deux crevaisons. Derrière ce trio, Eric Cunin
(Skoda Fabia WRC) apparaissait à la 4e place après un parcours exempt de toute
erreur tandis que Matton disparaissait également des classements mais pouvait
repartir en Rally2. Bouche sortait également de la route. Derrière on notait
les performances de "l'inoxydable" Jean-Pierre Vandewauwer très à l’aise pour une première au volant de
la mélodieuse Porsche 997. Belle course également de Benoît Allart sur son
Evo10 louée à Colsoul tandis que Matthias Boon (Subaru Impreza STi) se rappellait
au bon souvenir de tous les suiveurs en se hissant aux portes du top 10.
Un final palpitant.
Une vingtaine
d'équipages malchanceux le samedi ont profité du Rally2 pour disputer la
seconde journée de l'épreuve. Parmi eux, on retrouvait Bouche-Delmelle (Ford
Focus WRC), Matton-Elena (Citroën Xsara WRC)... qui ne sont pas allés bien loin
puisqu'ils sont sortis dans la spéciale de Wanzoul, les Néerlandais Van
Hoof-Jacobs (sur une magnifique Mitsubishi Evo4 ex-Makinen), Léonard-Bultot
(Subaru Impreza), De Borman-Louka (Ford Escort RS), Vandenberghe-Maes (Opel
Kadett GT/E), les autres Néerlandais Jonkers-Beurskens (Mitsubishi Evo) et
Moree-Meijs (Mitsubishi EvoX), Tsjoens-Balcaen (Renault Mégane RS), Lefin-Lefin
(Peugeot 106), Bouvy-Gressens (Ford Escort RS), Tondeur-Joris (Suzuki Swift),
Jamoulle-Lecocq (Skoda Felica kitcar) et quelques autres.
Après l'annulation de la dernière spéciale de samedi, l'écart entre le leader Kris Princen (Subaru Impreza WRC S12B) et son poursuivant Kris Meeke (Citroën DS3 R5) était retombé à 06"8 au moment d'attaquer la première boucle de quatre spéciale figurant au menu dominical.
Au retour à Huy, l'ordre est inchangé mais l'avance du Trudonnaire a doublé pour passer à 12"8 : "J'étais à fond partout et je me suis même payé une solide frayeur en atterrissant... un peu à côté de la route après un petit jump négocié en sixième", raconte le pilote de la Subaru couvée par le team First. " De son côté, Freddy Loix assurait une belle troisième place: "Il ne sert à rien de prendre tous les risques. J'ai encore besoin de cette Fabia S2000 pour le début de la saison prochaine..." Le nouveau champion pointait ainsi à 59"9, devant Eric Cunin (Skoda Fabia WRC) qui poursuit son parcours sans faute et accuse 2'44"0 de retard. Ce dernier devait toutefois se méfier de Pieter Tsjoen (Peugeot 208T16 R5) qui, malgré un mauvais choix de pneus (gommes dures), n'était qu'à 04"3 de la 4e place.
David Bonjean (Citroën Xsara WRC +3'54"5) venait ensuite devant Xavier Baugnet (Ford Fiesta R5 +4'38"8), Davy Vanneste (Ford Fiesta R5 +5'00"6), Jean-Pierre Vandewauwer (Porsche 997 +5'17"8) et l'Anglais Neil Simpson (Skoda Fabia S2000 +6'09"2). On regrettait le nouvel abandon d'Yves Matton victime d'une sortie dans la spéciale de Wanzoul. Pointé au 14e rang absolu, Cédric De Cecco (Renault Clio R3T) était le meilleur pilote de 2 roues motrices après le retrait de Kevin Demaerschalk (Citroën DS3 R3), arrêté par un bris de rotule. David Croes (Peugeot 208) menait la classe RC4 devant Gino Bux (Peugeot 208 également), en tête du classement des Juniors.
L’après
midi allait vite passer avec une rentrée du vainqueur à Huy sur le coup de 16h.
Déjà vainqueur en 2005, Kris Princen s'est donc imposé pour la deuxième fois au
rallye du Condroz-Huy. Le pilote trudonnaire a parfaitement géré la pression
pour imposer sa Subaru Impreza WRC avec 38"7 d'avance sur la Citroën DS3
R5 de Kris Meeke. La 3e place est revenant à Freddy Loix (Skoda Fabia S2000)
devant Eric Cunin (Skoda Fabia WRC) et Pieter Tsjoen (Peugeot 208T16 R5).
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