l est environ vingt-deux heures ce samedi 19 mars : Benoît Allart et Théo Surson stoppent leur Skoda Fabia WRC sur le podium installé au bout du Parc de Sept Heures, en plein cœur de la ville de Spa. Fatigués par deux journées de course éprouvantes autour de la Perle des Ardennes, les deux équipiers s’extirpent de l’habitacle pour recevoir la coupe destinée au meilleur équipage de la classe RC1, soit celle regroupant les WRC à moteur 2 litres et autres voitures de l’ancien groupe A.

 

Les choses n’avaient pourtant pas débutées de la meilleure des manières vingt-quatre heures plus tôt. En optant pour une monte pneumatique trop dure, Fastben et Théo perdaient d’emblée de nombreuses secondes. « En concertation avec notre équipe d’assistance Aldero Rallysport et Michelin, nous avions décidé de partir en pneus tendres légèrement retaillés », expliquait le pilote marchois à son retour à l’assistance. « Hélas, les températures ont baissé plus que prévu et notre choix n’était plus le bon. » Une théorie qui se vérifiait au second passage dans les secteurs nocturnes d’Herve-Bolland et La Reid-Theux où, équipé cette fois de gommes super tendres, l’équipage signait les septième et sixième temps tout en ayant réduit l’écart kilométrique qui le séparait des meilleurs.

 

Repartis en septième position le samedi matin, les deux compères entamaient cette seconde journée calmement avec deux huitièmes et un septième temps, avant de s’immiscer dans le top 5 lors du premier passage dans la mythique spéciale forestière de la Clémentine. Isolés à la septième place du classement général après la spéciale-show télévisée de La Gleize, les champions de Belgique 2015 en classe RC1 n’avaient plus que pour ultime mission d’engranger de l’expérience et de se faire plaisir sur les spéciales à la fois techniques et rapides de l’après-midi.

 

Seulement ralentis par quelques soucis mineurs d’embrayage et d’électronique, les deux hommes ne tentaient pas le diable lorsque le jeune Guillaume Dilley qui les précédait au classement subissait de son côté un problème de freins sur sa DS3 R5. En effet, après s’être rendu coupable d’une sortie de route éliminatoire en 2015, Benoît avait à cœur de prendre sa revanche sur cette épreuve si difficile et ainsi offrir une arrivée à domicile à son copilote et ami, Théo : « Être à l’arrivée de « son » rallye, c’est toujours quelque chose de spécial ! », lâchait ce Spadois pur jus. « Le parcours de cette année était tout simplement splendide et nous avons encore pu encore mesurer à quel point un pilote comme Freddy Loix ne boxe pas dans la même catégorie que nous. Ces routes-là, je les connais par cœur, et quand je vois les chronos qu’il a réalisés aujourd’hui, je tombe des nues ! »

 

Un avis largement partagé par son pilote, lequel mesure l’ampleur du travail restant à accomplir pour progresser dans la hiérarchie. « Outre l’écart technique qu’il y a entre notre Skoda Fabia WRC de 2006 et les voitures au châssis diabolique de la toute récente catégorie R5, il y a aussi un énorme « gap » entre mon expérience et celle de pilotes comme Freddy Loix, Kris Princen ou même Vincent Verschueren », avoue humblement Benoît. « Je dois encore progresser sur les parcours gras et mouillés. Ce sont des conditions que je ne rencontrais jamais durant ma précédente carrière en circuit et auxquelles je ne suis pas habitué. Cela s’est d’ailleurs ressenti aujourd’hui après-midi, puisqu’une fois les spéciales bien sèches, mon feeling dans la voiture était bien meilleur et nos chronos se sont naturellement améliorés. »

 

Après ce Spa Rally empreint de sagesse, l’équipage ALLART Motorsport espère maintenant pouvoir s’aligner au Rallye de Wallonie et y décrocher un résultat de choix. « Suite à la perte d’un fidèle partenaire durant l’hiver, le programme de la saison sera un peu plus light qu’en 2015 », souligne Daniel Allart, le papa de Benoît. « Nous allons tenter de rassembler le budget nécessaire pour nous aligner sur quelques belles manches au Sud du pays. À ce titre, j’aimerais d’ailleurs remercier les motorhomes Opale, distributeurs des prestigieux camping-cars Concorde, qui nous soutiennent depuis peu. Nous espérons désormais faire briller leurs couleurs en bord de Meuse le week-end du 1er mai en y faisant au moins aussi bien que l’an dernier lorsque Benoît et Théo y avaient pris la 4e place après avoir longtemps lutté pour la victoire ! »