allart03.pngContrairement à 2015 où ils menaient la course avant de perdre pied sous les averses du dimanche, Benoît Allart et son copilote Théo Surson ont cette fois passé leur course à rattraper le temps perdu. Piégé dès le premier jour sur la Citadelle, l’équipage Allart Motorsport se voyait en effet relégué d’entrée de jeu à la 47e place. « Après la grosse averse qui s’est abattue en milieu de soirée, l’esplanade s’est transformée en un véritable bourbier », explique Benoît. « Les vitres latérales étaient couvertes de boue et nous roulions quasi à l’aveugle. Dans un long virage à gauche, j’ai manqué le point de corde et nous sommes sortis de la route… »

Une sortie qui ne coûtait finalement que très peu de temps, mais dont les conséquences allaient être bien plus ennuyeuses. « Le choc avec un ballot de paille a arraché notre rampe de phares », lâche Benoît. « Nous avons donc dû effectuer la descente de la Merveilleuse dans le noir complet puisque les phares d’origine avaient aussi été touchés, et c’est là que nous abandons la majorité des secondes perdues. Dès cet instant, la physionomie de notre rallye prenait déjà une toute autre tournure… »

Rangeant d’emblée ses plus grandes ambitions au placard, l’équipage de la WRC tchèque ne baissait pourtant pas les bras et profitait de la journée du samedi pour grignoter petit à petit son retard. Au soir de la 2e étape, Benoît et Théo pointaient à nouveau dans le top 5 malgré des conditions météorologiques qu’ils appréhendaient. « Parmi les choses que je retiendrai de ce week-end, c’est le fait d’avoir enfin trouvé le feeling avec la voiture sous la pluie », souffle le pilote marchois. « Hormis dans la spéciale d’Arbre où j’ai été trop prudent, j’ai signé des chronos très proches du groupe de tête, et ce malgré la terrible bagarre qui faisait rage pour le podium. »

Dimanche, sur un parcours s’asséchant, Benoît avait l’occasion de laisser son talent s’exprimer plus librement et il espérait se rappeler au bon souvenir de tous en signant quelques scratches. « C’était sans compter sur le seul problème que nous pose la voiture pour le moment : la procédure de départ. Il y a visiblement un souci du côté de l’électronique qui nous empêche de réaliser des départs « canons ». Nous espérons régler cela rapidement », insiste le pilote qui estime à une quarantaine de secondes la perte de temps subie sur le week-end à cause de ce problème.

Quarante secondes ajoutées aux cinquante autres déjà perdues le vendredi soir, cela fait une minute trente. Et lorsqu’on aperçoit dans le classement final que Benoît et Théo échouent à 1’28 de la deuxième place, il y a peut-être de quoi nourrir quelques regrets. « Si la victoire me paraissait difficilement envisageable à la régulière, je pense qu’un podium était à notre portée », avoue Benoît. « Mais avec des si… le rallye n’est pas une science exacte et le bilan de ce week-end reste positif malgré tout. »

Si le programme à court terme de l’équipage n’est pas encore défini avec précision, Théo, Benoît et son papa Daniel s’activent en coulisse pour que les deux apparitions de la Skoda Fabia WRC ne restent pas sans suite en 2016 : « Nous sommes en train d’analyser plusieurs options. Ce qui est sûr par contre, c’est que nous remercions notre partenaire Opale Motorhomes sans lequel ces deux premières courses se seraient disputées dans un contexte bien différent. Enfin, nous voudrions également remercier tous nos supporters. Ce week-end, nous avons encore pu nous rendre compte du soutien incroyable dont nous bénéficions auprès du public et cela nous fait très chaud au cœur. Cela nous pousse en tout cas à tout faire pour ressortir notre WRC du garage au plus vite ! »     

 

Des performances auxquelles un autre pilote de la Famenne n’est pas étranger : « en effet, j’aimerais remercier Bertrand Grooten qui n’a pas hésité une seconde lorsque je lui ai demandé s’il voulait officier en tant qu’ouvreur pour nous. En compagnie de Mélissa Poncin, ils ont fait un travail fantastique qui a grandement joué dans nos performances ce week-end ! »