Essai : Toyota Corolla GT Twin Cam 16
Par Bruno Sacré, le samedi 30 novembre 2019 - ESSAIS AUTO - Lien permanent - 2176 lectures
En général quand je rédige un article, j'ai une idée précise de ce que je vais coucher sur le papier. Une sorte de fil conducteur en quelque sorte. Ici, c'est plutôt une émotion certaine qui me gagne. Reprendre le volant d'une Corolla GT grâce à la complicité de mon ami Raphaël Matot constitue en effet pour moi un fameux et émouvant retour en arrière.
Cette Corolla a une histoire à laquelle je suis lié. Nous sommes à la fin de la première journée de course de l'édition 1991 du Rallye du Condroz. Je suis engagé au volant d'une Corolla GT en groupe N et je joue la tête de la classe des 1600cc. La nuit est tombée et le temps est tempétueux. Je sors de la spéciale de Goesnes dans laquelle j'ai rattrapé et dépassé les deux concurrents partis devant moi avec une roue arrière gauche qui ne tient plus qu'avec deux goujons, les autres ont cassé dans le moyeu. Je redescends vers le parc fermé à Huy très dépité. Je sais que la roue va se faire la malle dés la première étape spéciale du dimanche... Le rallye va s'arrêter là.
Dans l'équipe d'assistance, Raphaël qui possède la voiture jumelle à celle de course n'hésite cependant pas. Pendant la nuit, il n'hésitera pas à cannibaliser sa propre auto. Le lendemain, je sors de la première spéciale et mes supers potes remontent un moyeu tout neuf à la première assistance. Léquipage Sacré-Legaz terminera le rallye.
Et ce samedi, c'est l'auto donneuse que j'essaye 28 ans plus tard! Voilà pour l'anecdote.
Et alors cette Corolla? Et bien àl'époque son attrait principal venait de son fabuleux moteur grâce à une superbe culasse à 4 soupapes par cylindres commandées par deux arbres à cames en tête. Il fallait encore ajouter à çà un système d'adduction à air variable qui favorisait une combustion optimale. Résultat: 124ch à 6.600 tr/mn.
Côté transmission (aux roues arrières), une boite 5 vitesses et un autobloquant d'origine. Au niveau des suspensions, on trouvait sur la Toyota des Mac Pherson à l'avant, une barre stabilisatrice,un essieu arrière rigide avec arbres de roues semi-flottants guidés par 4 bras longitudinaux et un bras transversal, des ressorts hélicoïdaux. De l'éprouvé, du solide, du sérieux. Du japonais, quoi!
Mais j'en vois un ou l'autre qui s'endort devant ce paragraphe technique... Allez on se réveille, on passe au volant de la Toyota. Et çà tombe bien, les routes sont bien grasses ce matin.
Oufti! Je ne me souvenais pas qu'on "tombait" si bas en s'asseyant au volant de la japonaise. Contact, je reconnais le son particulier du 16 soupapes, surtout à haut régime. Dés les premiers kilomètres, je retrouve cette direction un peu imprécise et ce volant à la jante dure et froide. Je hausse le rythme progressivement. Les vieux réflexes reviennent. Bien inscrire la voiture dans les virages, attention, si on ne s'applique pas, on sous-vire impitoyablement. Une invention du Diable, le sous-virage. Mais si on est attentif et qu'on fait ce qu'il faut alors, à nous les joies de la dérive du train arrière qu'on dose à l'accélérateur. Rhâââ! Qu'est-ce que c'est bon.
Bon, Raphaël, on va rentrer. Y a des trucs qui remontent. On est dans Goesnes. On va rentrer, c'est mieux. Je ne voudrais pas casser plus que deux goujons cette fois... et merci de ta confiance. Et pour l'apéro!
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