Fondée en 1961 par deux hommes d'affaires et pilotes acharnés (Harp Sharp et Jim Hall, qui avaient en outre des dollars à investir mais aussi un solide bagage en ingénierie), Chapparal à fait son trou en endurance mais aussi en Can-Am. 

Particularité de Chapparal, l'emploi des prises d'air et des spoilers en vue d'obtenir un aérodynamisme et une tenue de route optimals. Il faut savoir que dés 1966, le modèle 2E est la toute première voiture " à effet de sol". Elle utilise en effet un aspirateur d'air placé sous la voiture pour la coller au bitume. Autre innovation: l'emploi d'une transmission Semi Automatique. Des précurseurs, ces gars!

La Chapparal 1 sera la première à se voir attribuer du nom de l'entreprise et à marquer l'officialisation de Jim Hall en tant que constructeur. Cette auto est dérivée de la Scarab, un modèle conventionnel à moteur avant très reculé dans l'habitacle. Jim Hall la fait courir dés 1961 mais se penche aussitôt sur l'avenir et se lance dans une modification importante qui permettra en 1962 et 63 de la faire gagner tout en réfléchissant au design de la future Chaparral 2.

La "2" va sévir de 1963 à 1966 dans sa version A. Elle marque les esprits en remportant les 12H de Sebring 1965 disputées sous des trombes d'eau, ce qui constituait en soit une sacrée performance sur un circuit jugé des plus difficiles. Elle est aussi la première auto de course à disposer d'un aileron mobile que le pilote peut manoeuvrer afin d'adapter l'aérodynamique en fonction des portions de circuit. La version à transmission "automatique" et coque aluminium remporta d'ailleurs la victoire dès sa première sortie à Laguna Seca en 1964. D'après Jim Hall, les autres concurrents mirent deux courses avant de comprendre que la boîte n'était pas automatique comme le suggéraient les deux pédales (au lieu de trois), mais qu'elle était munie d'un convertisseur de couple remplaçant l'embrayage. Pour la première fois dans l'histoire un aileron mobile commandé par une pédale était directement relié aux porte-moyeux des roues arrière. Et cerise sur le gâteau: un autre aileron également mobile était installé sous le nez de la voiture afin d'équilibrer les pressions aérodynamiques.

En 1970, Chaparral créait la 2J qu'on a surnommé "l'aspirateur". Dotée d'un physique particulier,voir excentrique, cette auto ne laissa personne indifférent. L'air passant sous la voiture était récupéré par d'énormes ventilateurs placés à l'arrière de l'auto et grâce à l'ajout de jupes latérales, l'appui obtenu était ainsi considérable. Ces deux ventilateurs étaient animés par deux moteurs 2-temps refroidis par air, indépendamment du moteur V8 normal.De plus, La 2J offrait des performances de premier ordre. Néanmoins, la 2J pêchait par une fiabilité qui laissait à désirer. Malgré cela, elle distançait fréquement la McLaren d'usine qu'on disait invincible.

Hélas, la SCCA (Sport CarClub of America), forte de nombreuses réclamations de concurrents adversaires de la technique révolutionnaire des Chaparral, sonna le glas de la marque. On était à l'aube de 1971.

Chaparral revint avec la 2K, une monoplace, dix ans plus tard. Mais çà, c'est une autre histoire...