Avant de se lancer dans l'aventure, la MG a été confiée aux bons soins d'un super mécanicien pour une révision en profondeur. Les pièces d’usure ont été remplacées et un lot de pièces détachées sera du voyage. Pelle et plaque de déneigement n’ont pas été oubliées. Les pneus neiges et les pneus cloutés ont été montés sur leurs jantes et attendent de prendre place dans la camionnette d’assistance. Les logos des partenaires ont pris place sur la carrosserie. L’habitacle de la MG a été aménagé pour être aussi confortable que possible pour nous permettre d’affronter dans les meilleures conditions les longues journées de l’épreuve. Il a, par exemple, été équipé d’une paire de casques de liaison pour atténuer le bruit du moteur et faciliter la communication entre le pilote et le copilote. Le parcours a été décortiqué et le plan d’assistance mis au point. Le hasard n’a pas sa place au Rallye Monte-Carlo Historique.

A 4 jours du départ, les heures semblent bien plus courtes que d’habitude car nos deux compères entrent  dans la dernière ligne droite. Ils fignolent les derniers détails avant de quitter l’Alsace jeudi en tout début d’après midi pour rejoindre Reims où ils seront entourés par les potes venus les encourager. C'est le grand départ!

Après être partis de Reims vendredi en début de soirée, les 97 équipages affrontent le parcours de concentration, une étape de 807 kilomètres qui les mène à Bourgoin-Jallieu dans l’Isère. Après ce hors d’œuvre déjà bien copieux, se dressent face à eux, les deux premières zones de régularité.

 Le sujet de discussion à la dernière assistance était de savoir s’il fallait monter des pneus clous ou pas. Le choix s’est avéré judicieux pour notre équipage car après la montée sèche et quelques plaques de neige, la descente était verglacée à souhait. Un 139è temps ponctuait cette première « ZR » parcourue à une moyenne de 44km/h S’en suivait le col de Pennes, moins haut perché que celui précédent et là aussi de la neige, des rails de la glace par intermittence, sur une route très étroite et qui tournicote sans cesse. Là aussi la moyenne, volontairement rabaissée par les organisateurs conscients du risque, était de 44 Km/h. Au soir de l’étape de concentration ils sont 105è au général avant d’attaquer la boucle dominicale de l’Ardèche avec des monuments du sport automobile comme le Moulinon-Antraigues, Burzet… 

Une boucle ardéchoise qui réserve souvent de sacrées surprises aux concurrents. Route sèche, puis d’un coup recouverte de neige ou verglacée selon le versant de la montagne. Parfois même c’est une belle couche de glace qui surprend les équipages au détour d’un virage. Donc se posait le choix cornélien des pneus. Clous ou Contact ? Certains avaient des informateurs locaux, d’autres se raccrochaient au bulletin météo. Pour Bertrand, Matthieu et leur vaillante assistance, il a fallu changer à trois reprises de chaussettes. Contact pour le Moulinon, mais avec un mauvais calibrage du trip Master, Matthieu et Bertrand ne signent qu’un modeste 173è chrono avec 850 points de pénalités. La glace annoncée dans Burzet les verra passer en pneus cloutés, mais un franc soleil et le passage de la centaine de concurrents auront fait fondre la majorité des parties verglacées. Bilan : 194è avec 500pts de pénalités.

On repasse en pneus « contact » pour le reste de la journée avec des routes quasi sèches. La neige et des conditions de routes particulières nivellent les valeurs, mais là sur route sèche, les virtuoses du « cadenceur » ont la part belle. Jugez plutôt avec 140pts de pénalités ce qui n’est rien face aux 850pts du Moulinon, ils ne prennent que la 189è place. Désolant. Et il en sera de même pour la ZR suivante. Néanmoins, la journée sera quand même récompensée par une très belle 100è place au général. L’ordre de départ de la journée de lundi est donc modifié vu qu'i est établit suivant le classement des trois premières ZR, les deux de samedi et la première de ce matin. 100è, ils auraient voulu le faire, ils n’y seraient pas arrivés !

Lundi : étape commune avec un départ de Valence à 6h30. Au programme, le Col de Gaudissart (14,22Kms), Les Nonnières (19 ,26kms), La Motte Chalancon, le col de l’Echarasson (8,42kms ) et enfin l’arrivée à Valence.Du lourd!!

La météo alarmiste avait prévu de fortes chutes de neige jusqu’à 10 centimètres en plaine donc on s’imagine bien la couche dans les cols de la journée, tous au-delà de 1000m. Panique chez les équipages du Monte Carlo Historique : les pneus clous seront à la fête toute la journée. En fait de neige, c’est sous une averse de pluie qu’a démarré l’étape commune Valence-Valence via 4 zones de régularité, dont la sulfureuse du Col de l’Echarasson. Sulfureuse car tracée en grande partie sur une route forestière qui n’est jamais dégagée en hiver. Et tant qu’à faire à parcourir dans un sens le matin et dans l’autre en fin d’après midi voire début de nuit pour certains. Et cela à 49,6K/h. Bien entendu la neige était bien présente, avec on s’en doute de gros soucis de motricité pour la MGC GT de nos amis, mais le retard s’accumulant, il a fallu mettre la surmultipliée sur la fin de la ZR, enfin sans neige pour tenter de combler le retard. Bilan : une peu flatteuse 230è place avec… 3810pts de pénalités!

Les deux épreuves suivantes parcourues sur des routes quasi sèches n’ont pas causé trop de soucis, si ce n’est qu’elles étaient étroites et sinueuses à souhait. Les Nonnières voyait ainsi les Quinquas signer un 107è temps avec 170pts. Avant de rentrer sur Valence, le second passage dans le col d’Echarasson leur tendait les bras sur une route où la neige avait été brassée par le passage des 272 concurrents encore en course le matin. Bloquée par des équipages plantés dans les murs de neige, les secondes s’écoulaient à la vitesse grand V pour la vaillante MG. Le verdict est alors sans appel : Matthieu et Bertrand chutent à la 144è place au général.

Mais le chemin est encore long jusque Monaco et dans St Nazaire le désert longue de 21,86kms, Montauban sur l‘Ouvèze 49,7Kms et le Col du Corobin 16,23kms, la MG et ses occupants s’accrochaient de belle manière avant de rallier l’arrivée sur le port de Monaco (15h15), mais il restait encore la dernière nuit mythique du Turini, sésame de chaque équipage, juge de Paix du rallye. La perdre entraîne la mise hors course d’office. Autant vous dire que le navigateur la couve du regard durant toute la course.

(Afin de connaître son horaire de départ, chaque équipage doit aller voir le tableau d’affichage officiel. Au moment de prendre le départ, il reçoit sa feuille de route où sont indiqués tous les horaires lui permettant de calculer ses heures et minutes de pointage idéale. Un exemple vaut mieux qu’un long discours. Pour parcourir une certaine distance, l’équipage à 45 minutes pour aller au contrôle horaire (CH) suivant. S’il prend son départ au CH à 8h00, il devra arriver au CH suivant 8h00 + 45’ soit 8h45.. Où cela se complique un peu pour les néophytes, c’est que la copilote ou navigateur doit pointer, c'est-à-dire donner sa feuille au commissaire préposé au CH dans la minute idéale. Toute minute de retard ou en avance est pénalisée.)

Fameuse nuit qui ramène tous les équipages vers le port de Monaco… Sur des routes sèches quoique par moment, recouvertes de glace, nos Quinquas ont pu améliorer leur classement en finissant à la 131è place au général. La fameuse nuit du Turini ne les a pas vu défaillir, bien au contraire, ils sont passés aux travers des embûches que leur tendait ce monument rendu mythique par les exploits et les désillusions des plus grands pilotes de rallyes.

Et voilà, ils l’ont bouclé ce 21è rallye de Monte Carlo Historique nos trois quinquas ! Plus de trente 30 ans que Bertrand en rêvait de ce passage au col.  Il ne restait donc plus qu’à nos vaillants alsaciens à dévaler vers Monaco et l’arrivée magique sur le port où les retrouvailles avec leur assistance et les autres concurrents ont été fêtées dignement, on s'en doute.

A la lecture du classement général, Matthieu et Bertrand finissent donc cette 21è édition du Rallye Monte Carlo Historique à la 115è place sur 259 classés (pour mémoire 312 partants). Le team du RAC (Racing Auto Classic) auquel ils ont adhéré termine à la 11è place au classement équipe et l’équipage de la MGC a fait honneur en terminant 3è au sein du team.

Bravo les amis ! Et bon rêves de futurs Virages d’Anges Heureux !