Face à la nouvelle BMW 2000 CS qui développe 120ch avec son 4 cylindres de 1900cc, on trouve en 1970 de solides références telles l'Alfa Roméo 1600 GT (122ch), la Volvo P1800 (108ch) et dans la même gamme de prix la colossale Ford Mustang avec ses 4700cc et ses 227ch. La 2000 CS va donc devoir convaincre avec sa carrosserie dessinée sous la direction de Wilhem Hofmeister et réalisée par Karmann.

La nouvelle BMW possède de sérieux atouts et dégage une singulière impression de modernité. Par exemple, les doubles optiques et clignotants sont intégrés en un seul bloc tandis, que vu de trois quarts arrière, la 2000 CS se montre sous son plus bel angle avec des feux arrières en totale harmonie avec les formes élégantes de  la carrosserie. Les habitudes de style chères à l'époque se voient donc bouleversées par l'avant-gardisme classique de la nouvelle teutonne.

A l'intérieur de ce coupé on trouve - chose rare pour l'époque - 4 vraies places et une planche de bord à la hauteur de l'esprit novateur afiché par la carrosserie. Lors de son essai réalisé en mars 2002, je fus surpris par la luminosité de cet habitacle tant l'éloignement du tableau de bord laisse une impression de dégagement et offre au conducteur un agréable sentiment de sécurité.

Si la lisibilité des compteurs n'est guère optimale, on appréciera les indications très complètes des quatre grands cadrans placés sous la casquette. La vie à bord du coupé 2000 CS est agréable. On l'aura compris: cette BMW offre une synthèse quasi parfaite entre confort bourgeois et sportivité de bon ton. De même la qualté de l'équipement et l'aménagement intérieur renforcent le sentiment de luxe et de raffinement voulu par le constructeur en 1970.

Et au volant? Assis confortablement dans le large et moelleux siège dépourvu d'appuie-tête, je lançais le gros 4 cylindres de 1990cc, un moteur de conception moderne muni d'un arbre à cames en tête , d'un vilebrequin à 5 paliers et de chambres de combustion sphériques avec des soupapes inclinées en V dont la puissance annoncée était alors de 122ch DIN à 5500 tr/mn pour une vitesse de pointe de 185km/h (très honnête pour l'époque).

Douce à conduire, la BMW s'ébroua dans un beau bruit. A la fois rauque et plein. J'atteignis rapidement dans la grande ligne droite un rythme assez élevé grâce au bon étagement de la boite à 4 rapports synchronisés au maniement précis. Disponible et très coupleux, le moteur s'était acquité de sa tâche avec brio.

Mais la plus belle fille du monde ne peut offrir que ce qu'elle a...et le coupé 2000 CS n'échappe pas à ce vieil adage débile. La route était devenue sinueuse et la jolie teutonne révéla alors à mon grand désapointement un léger embonpoint par le biais d'une direction lourde et manquant singulièrement de rappel. Dommage car le comportement me paraissait  pourtant sain grâce à des suspensions bien conçues et un freinage au-dessus de tout soupçon.

La 2000 CS, au final, ne m'emballa pas plus que çà même si je dois lui reconnaître beaucoup de qualités. 

9.999 exemplaires de cette jolie auto ont été fabriqués entre juin 1965 et juillet 1969. 

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