thumbnail_Piet_Van_Hoof.jpgAu volant d’une vieillissante mais toujours rapide et efficace Mitsubishi Lancer Evo 4, le véloce néerlandais Piet Van Hoof s’est craché dans les mains durant toute la journée pour contenir les assauts d’un David Croes pilotant un bolide bien plus moderne, la DS3 R5 du Burton Racing. « On n’aurait jamais pu imaginer un tel final. Nous sommes ravis de terminer aussi positivement. Nous avons tout donné et nous nous sommes encore fait quelques chaleurs en sixième ! », déclarait Van Hoof. Il est vrai qu’au départ de l’ultime spéciale de ce Rallye de Hannut, le Hollandais comptait quatre secondes de retard sur la DS3 de Croes. Quatre secondes que le batave parvenait à combler sur une spéciale favorable à la Mitsubishi et qui portait donc les deux pilotes à un nouvel ex aequo. Dans ce genre de situations, aussi rares que passionnantes, c’est l’auteur du premier meilleur temps qui l’emporte. Croes et Van Hoof ayant réalisé un ex aequo dans la première spéciale, il fallait donc se reporter sur le second chrono, enlevé par Van Hoof pour départager les deux néerlandophones. « Pour le public c’était une course superbe. De la bagarre à la seconde dans toutes les spéciales. J’augmentais sans cesse le rythme, mais lui aussi. J’avais le désavantage de ne pas connaître la DS3 et lui de ne pas connaître le parcours. Mais je suis plutôt satisfait de notre prestation, nous avons vraiment attaqué ! », analysait Croes.

Sur la troisième marche du podium, à 2 minutes et 47 secondes, on retrouve le pilote britannique David Tinn, véritablement enchanté de cette première participation hannutoise : « Première expérience en Belgique, fantastique ! De belles spéciales, une bonne organisation, des gens accueillant, de nombreux spectateurs. C’était vraiment une superbe journée. Nous avons été compétitif durant une bonne part de la journée, mais nous n’aurions jamais espéré grimper sur le podium. »md.jpg

On notera encore la belle quatrième place de Henri Schmelcher, dont la course ne fut pas de tout repos, avec la perte d’une portière lors du premier tronçon chronométré et de la dernière boucle parcourue à la force du caractère, la direction assistée de la puissante Porsche 911 ayant rendu l’âme. Le top cinq est clôturé par un Jos Pennartz satisfait de sa performance compte tenu des forces en présence.

Il y toutefois une légère ombre au tableau, comme souvent, le nombre d’abandons. 43 % des équipages (soit 10 % de moins qu’en 2016) ont dû jeter le gant pour des raisons diverses, mais très souvent mécaniques. Des équipages prometteurs d’ailleurs, que l’on attendait au tournant ou qui démontraient une belle pointe de vitesse en début d’épreuve. C’est le cas, dans le désordre, de Fenwick, Allerts, Diels, Kleinwachter, Renwick, Godinas, Delleuse, Deferm, Cravillon, Marique, Coenaert ou Jamoulle, pour ne pas tous les citer.

Peanutslogo.pngEn Division 1-2-3, la victoire revient à Dimitri Pirot. Auteur d’une véritable démonstration, le pilote à la Renault Clio a creusé l’écart dès les premiers kilomètres pour s’adjuger le général. « Ca fait partie de notre stratégie de creuser le trou des premiers kilomètres. Avec mon copilote, Eric De Bolle, on soigne les reconnaissance pour attaquer d’emblée et gérer la course plus confortablement ensuite. », expliquait Pirot. Il était suivi par un Jean-Michel Dumont, pilotant une Clio également, impressionné par ses propres prestations : « Tout se passe très bien. Par rapport à l’an dernier, peu de choses ont changé et la météo est assez comparable, mais nous sommes bien plus rapides, parfois d’une seconde au kilomètre ! Pirot est malheureusement resté hors de portée tout au long de la course. »

La troisième position, revient à un autre local, Geoffrey Vecoven. « Je regrette que les conditions n’aient pas été un peu plus délicates, plus grasses. Ma connaissance du terrain aurait compensé les lacunes de ma vieille Golf, que j’adore et qui tourne comme une horloge, mais qui est à la peine face aux bolides plus modernes de mes concurrents directs. Physiquement, je suis claqué… Le sport auto, c’est vraiment du sport. Je vais bien dormir cette nuit ! », rigolait-il.

La Classe 2 revenait à nouveau à une Renault Clio, celle que pilotait Corentin Tordeurs, sixième du classement général 1-2-3. On isolera encore les performances des locaux Remilly et Dechany respectivement 7ème et 8ème.

Et les « histos » ?

Un peu plus encore que le reste du plateau, la catégorie historique était marquée par les abandons, et ce dès les premières encablures de la course. C’est à nouveau un local de l’étape qui s’illustrait, Michaël Renson, imposant sa Ford Escort à une autre, celle d’un autre local, Jean-Philippe Schrynen. « C’est ma sixième participation, mais ma première victoire. C’est vraiment plaisant de gagner dans sa région », déclarait le vainqueur. Le podium de la catégorie PH était complété par l’Escort de Koen Verhaeghe. Si le podium PH se composait uniquement de Ford Escort, celui de la catégorie SR était envahi par les Opel, avec la Manta 400 de Smets et les Ascona de Schoenmakers et Pesser.

Le mot du directeur de course

« Il fallait le faire et on y est parvenu tous ensemble ! Démarrer à l’heure prévue, terminer à l’heure prévue avec 187 équipages au départ n’était pas partie gagnée d’avance. Et lors des quelques incidents connus en cours d’épreuve, nous avons démontré que nous étions parés à toute éventualité. », déclarait Jacques Ravet. « J’explique l’engouement de notre rallye par le rythme de l’épreuve et par un parcours qui exige un pilotage fin et technique pour ne pas « se sortir » sur des routes rendues glissantes par la poussière. Et puis quel plaisir de voir tant de monde en spéciale et dans le centre de Hannut. Hors norme ! On a vu ce 12 mars 2017 un public que l’on n’avait plus vu depuis l’époque où nous étions au calendrier national, et je pense que c’est certainement dû au professionnalisme avec lequel nous nous sommes préparés cette année. » Il faut reconnaître que le Hesbaye Motor Club avait mis les bouchées doubles au niveau communication, avec un affichage efficace, une radio rallye dédiée, des « live Facebook » en cours d’épreuve et une grande activité sur la page Facebook en amont de la course. Sportif dans l’âme, Jacques concluait avec quelques chiffres : « Deux équipages qui se disputent la victoire avec 0 secondes d’écart, après 150 km de spéciales ! Une bagarre au mérite dont ils vont se souvenir longtemps. Et avec les écarts de la division 1-2-3, tournant autour de la minute, on peut dire que le plateau a fait preuve de compétitivité ! »

Le Hesbaye Motor Club vous donne déjà rendez-vous en mars prochain pour la 50ème édition du Rallye de Hannut, pour lequel planent déjà quelques idées. Et en attendant, le club vous rappelle la tenue, les 16 et 17 septembre du Rallye Jean-Louis Dumont.

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