Le début du championnat de Belgique des rallyes 2015 fut loin d’être un long fleuve tranquille pour les pilotes de WRC. Apparues en 1997, après une refonte de la réglementation par la FIA en championnat mondial, ces autos à moteur turbocompressé répondaient d’abord à une cylindrée de 2000cc (jusqu’en 2010), avant de suivre la mode du « downsizing » qui limita ensuite leur cylindrée à 1600cc. Produites directement par les constructeurs ou les équipes satellites chargées de les représenter, elles continuent de faire rêver le grand public quelque soit leur génération.

A l’entame de cette saison, le promoteur du Belgian Rally Championship a pourtant décidé de reléguer ses voitures assez loin dans l’ordre de départ puisqu’elles doivent désormais s’élancer après le groupe des cinq premiers pilotes du championnat réservé aux pilotes juniors, soit derrière des voitures moins évoluées répondant à la catégorie R2 ou R1. Une situation qui a contribué à mettre à rude épreuve les nerfs de leurs pilotes, certains n’hésitant pas à quitter volontairement la course sur les manches précédentes. Un constat qui n’a pas manqué d’alarmer l’Automobile Club Namur : « Depuis le début de l’année la tension est palpable à tous niveaux. Une situation que je déplore évidemment », explique Etienne Lerson, son Président. « Cette semaine nous avons été assaillis de coups de téléphone concernant cette problématique. Qu’ils émanent de pilotes ou de préparateurs, certains ne savent légitimement plus à quel saint se vouer et nous n’étions pas plus avancés qu’eux. Même si cela ne concerne qu’une dizaine de voitures, ce sont elles qui plaisent également au public et nous ne sommes pas dans une situation qui ne nous permet pas de nous priver de quiconque au départ. La preuve en est qu’à une semaine de la clôture des engagements nous plafonnons à une soixantaine d’engagés ce qui n’était plus le cas depuis longtemps chez nous. Il fallait donc réagir pour la survie des organisations en général afin de ne pas aller droit dans le mur. »

Face à la réticence compréhensible de certains concurrents hésitant à s’engager, la direction de course a donc décidé de faire application de son droit de repositionner certains pilotes dans l’ordre de départ : « Nous nous devions de rassurer tout le monde rapidement. Ainsi, notre ligne de conduite sera d’insérer les WRC après les quinze premières voitures appartenant aux catégories RC2 et R-GT. Certains pilotes disposant d’un palmarès probant et évoluant aux commandes d’une voiture de la classe RC1, mais qui ne sont pas des WRC, bénéficieront aussi de cette même clémence et nous analyserons aussi les cas particuliers. Ceci pour d’évidentes raisons de sécurité et de parfaite gestion la course. A ce sujet, n’oublions pas que nous avons trois spéciales-show sur l’ensemble du rallye. Pour ne pas nous contenter de déplacer le problème, nous veillerons à systématiquement vider la partie show de la spéciale avant de lancer le quintet de tête des juniors qui s’élancera donc juste derrière les WRC », poursuit Jules Liégeois, directeur de course.

Une décision qui ne se veut nullement être un désaveu vis-à-vis du promoteur du championnat ou du RACB et qui ne doit pas être traduite comme un manque de respect pour les importateurs et les juniors : « Je pense d’ailleurs que ces derniers n’étaient pas non plus à l’aise de prendre le départ d’une étape avec une WRC derrière eux. Nous ne voulons certainement pas passer pour des marginaux et nous tachons d’ailleurs de respecter les grandes lignes du règlement. Il est logique d’accorder une priorité aux voitures de la nouvelle génération, soutenues par les importateurs. Simplement, nous nous devions de concilier au mieux les intérêts de chacun et nous ne pouvions pas non plus reléguer des pilotes et des voitures sur lesquels nous avons été heureux de compter lors de nos années de vaches maigres », conclut Etienne Lerson.

CETTE NEWS EST OFFERTE PAR:

md.jpg