Avec une douzaine d’exemplaires sur la grille de départ, les Ford GT40 partaient une nouvelle fois avec les faveurs des bookmakers, mais ces six heures n’allaient pas être une formalité pour certaines d’entre elles. C’est ainsi que la #8 de Voyazides-Hadfield était très vite ralentie par des ennuis de transmission, tandis que la #1 de Ellerbrock-Gläsel-Kelleners rencontrait des soucis de frein. Un ravitaillement exagérément long pour la #3 de Meins-Lillingston Price, un abandon pour cause mécanique au niveau des Combes pour la #6 de Wood-Stretton et un retrait tardif de la #12 de Lynn-Haddon, qui n’a plus voulu tenter le diable en fin de parcours sous la pluie, tout cela écrémait considérablement les rangs des GT40 de pointe.

La victoire allait dès lors se circonscrire entre la #34 du Néo-Zélandais Roger Wills et du Britannique James Littlejohn et la #16 des polemen Graf Marcus von Oeynhausen et Michael Funke. Et en dépit d’un rush final de toute beauté du duo allemand, avec un Michael Funke qui a constamment fait étalage de sa pointe de vitesse durant le week-end, ce sont Wills et Littlejohn qui remportaient leur première victoire lors d’une épreuve de prestige disputée quelques jours à peine après le Goodwood Revival, preuve que les grands événements se bousculent sur la scène historique.

L’excellente surprise des Spa Six Hours 2015 venait de la Shelby Cobra des Hollandais David Hart, Nicky Pastorelli et Alexander Van der Lof, qui s’immisçait dans le peloton des Ford GT40 pour finalement compléter le podium et s’imposer dans la Classe GTS12. Un top 3 longtemps revendiqué par la Jaguar E-Type #111 de Greensall-Thomas-Harris, avant qu’un accrochage à l’épingle de Bruxelles ne la renvoie dans les profondeurs du classement. Une autre Jaguar, la #63 superbement pilotée par Jon Minshaw et Phil Keen, complétait le top 5 général derrière la Ford GT40 #5 de Walker-Jordan-Griffith.

Signalons également l’exceptionnel parcours de la non moins magnifique Aston Martin DB4 GT ‘Project 214’ de Friedrichs, Lindsay et Mallock, qui croisait le drapeau à damier en 7ème position, tandis que la redoutable Lotus Elan 26 R Shapecraft de Schryver-Schryver-Twyman démontrait une fois de plus combien Colin Chapman avait vu juste avec sa philosophie ‘Light is right’, le petit bolide loupant le top 10 d’un petit rien, au beau milieu de bolides bien plus puissants, non sans s’imposer dans la Classe GTS10.

Les autres vainqueurs de classes étaient l’Aston Martin DB4 de Miller-Goble en Pré-61, la Porsche 911 de Bates-McInerney en GTS11 et la Ford Mustang de Yool-Wos-Garrett du côté des voitures de Tourisme.

Dans les rangs belges, on n’a une fois encore pas été prophète en son pays, Pierre-Alain Thibaut limitant la casse en 14ème position au volant de la Ford GT40 #15, loin devant la Porsche 911 #75 de Diederik Ceyssens et Geert Boels, 9èmes de la catégorie GTS11. Pour les autres, à l’image d’un José Close dont la Porsche 911 #41 se retrouvait… sur le flanc dans un bac à sable avec le concours d’une Ford GT40 de pointe, l’affaire a été nettement moins évidente. (com-photo Roadbook)