Legend Boucles de Spa 2012: Reportage Catégorie Legend
Par Bruno Sacré, le dimanche 19 février 2012 - REPORTAGES - Lien permanent - 8119 lectures
Photos: jackbe, Cédric Fourny, Nono Ascona, Jeremy Delvaux, Loïc Nautet, Piukinen, Ludo106rallye, MEJE002, Anton Dupan et Bruno Sacré
L’ombre d’un rallye du Condroz de sinistre mémoire plane sur l’épreuve chère à Pierre Delettre qui avoue lui-même se faire un sang d’encre lorsque s’élancent les premiers concurrents.
Les grands absents
Manquent à l'appel l’ex-vainqueur de l’épreuve Marc Timmers (budget), le français Clarr, l’Espagnol Valverde (blessé) nous privant ainsi de sa magnifique Renault 5 Maxi et le Britannique Redhouse (Porsche). Durant les reconnaissances, de lourdes pénalités sont tombées pour excès de vitesse. Ainsi, Stevy Courteyn est exclu sans appel. Pas de chance pour Bruno Thiry qui, après avoir été obligé de changer un moteur poussif le jeudi, voyait son Escort Mk 1 du team Solo Concept refusée au contrôle technique en raison d’un arceau non conforme. Un peu étrange puisque la voiture possède un PTH français en bonne et due forme… La superbe Audi de John Thomas, en proie à de gros soucis de moteur, ne pourra pas prendre le départ. Colsoul brille également par son absence.
Mais place à la course qui - c’est désormais une tradition à Spa - commence par un coup de théâtre. Ainsi la spéciale de Stoumont qui inaugure le rallye est annulée ! On peut dire que ça commence bien, car le découpage pas vraiment idéal du rallye va amplifier les effets de cette annulation. Des 12 RT, en voici déjà une de fichue. Pour mémoire dans les années 80 et 90, un rallye provincial comptait 12 spéciales.
Le rallye commence donc dans la RT de Lierneux. Les routes sont grasses, le redoux est passé par là… Munster y signe le meilleur temps tandis que le vainqueur de l’an dernier, Stouf, se classe second devant la Lancia Beta Monte Carlo « home made » de Van de Wauver. Snijers est 7ème devant Duval qui est impressionnant d’aise au volant de la Ford Escort RS MK1 en kilt. Quand au pilote mystère, Evans, il tire merveilleusement parti de la Mazda RX/7 Groupe B à moteur rotatif au bruit toujours aussi particulier.
Thierry Neuville qui défend les couleurs de son employeur sur une Visa 1000 pistes très efficace dans ces conditions de route se classe 12ème. Didier Auriol découvre les routes spadoises et se fait manifestement plaisir. Il termine la spéciale à la 17ème place. Marc Duez ne semble pas à l’aise et accroche la 23ème position. Loix est déjà loin avec la Skoda: 51ème.
Dans la RT3 de Basse-Bodeux longue de 18km, la Ferrari de Waldegaard-Prévot signe le scratch devant les Porsche de Munster et Drrogmans.
Le français Jeff Mourgues qui était déjà venu à Spa l’an dernier hisse son Opel Ascona i-2000 Groupe 2 à la 19ème place. Duez a fait un tour de trop dans le tourniquet de la spéciale et fait le 53ème temps.
Après la violente sortie de la Talbot Lotus de Guy Anderson, la spéciale est neutralisée. Donc la centaine de concurrents suivants seront privés d’une seconde spéciale.
Après le regroup de Spa, les concurrents des Legend sont enfin dans la Clémentine. Munster (2ème temps), Stouf, Duval (scratch) et Soenens y font un passage de folie dans les épingles de l’arrivée à Marteau. Gaban se fait talonner par Duez (4ème). Auriol fait un très beau passage. De Spa dont la Saab a l’air au mieux de sa forme est 8ème. Mourgues (voiture un peu basse) ne semble pas trop à la fête (34ème). L’Escort de Kleinwärchter part à la faute devant nous… Abandon pour le pilote allemand.
Vincent Radermecker au volant de l’efficace Volvo Amazone préparée par Bernard Lamy chez AutoRetroSport signe le 22è temps.
Pas mal pour Eddy Seel et Gérald Delepine: 14ème avec leur Kadett GT/E. René-Xavier Gérard navigué par Georges Chalsèche se classe 18ème dans la spéciale du P’tit crollé.
On retiendra que déjà, Van de Wauver qui signe ici le 3ème temps se place en outsider sérieux tout comme Neuville (6ème). Hélas, les lenteurs de communication au niveau des classements nous empêchent de distinguer une ébauche de hiérarchie au niveau de la course. Et que dire du numéro 194 ? Le pauvre équipage de la 2CV engagée en Legend n’a pas encore roulé un mètre de spéciale au moment où déboulent les premiers dans la Clémentine.
On notera encore que Frederic Hébette, engagé sur son habituelle R5 GT Turbo et chaussé en pneus neige suédois au charmant nom de Jislaved se classe 41ème de cette RT.
A partir de la RT4, le gel au lieu d’atteindre les routes spadoises va plutôt paralyser l’affichage des temps sur internet. Il devient dès lors impossible de suivre le rallye. Grâce aux réseaux sociaux, nous allons apprendre une avalanche d’abandons. Ainsi l’Escort de Bertrand Baguette est sortie très violement de la route. Auriol (cardan), Snijers (pompe à essence), Gaban (boite), Stouf (cause inconnue) de même que Munster et Evans (alternateur) ont quitté la scène. La pièce va donc se jouer entre Van de Wauver, Neuville et Droogmans qui semblent les mieux placés.
Au final, Van de Wauver remporte « son » rallye devant l’équipage Raymond Horgnies/Cédric Pirotte, inattendus seconds et Robert Droogmans.
Lareppe, récent vainqueur du RMCH complète sa moisson de bons résultats en terminant dans le top ten (6ème) devant Björn Waldegaard photo N3 qui réussit l’exploit d’emmener sa Ferrari à la 7ème place. André Lotter honore la mémoire de son papa en terminant à une belle 8ème place finale. Les motards Delepine et Seel aussi à l’aise au guidon que sur 4 roues se classent 12èmes. Le français Mourgues est 15ème tandis que Duez termine à la 21ème place.
En guise de conclusion et faute d’avoir été en mesure de relater du début à la fin les faits d’armes dans les spéciales, je poserai juste quelques questions: n’y a-t-il pas trop de voitures engagées ? Quel est réellement l’intérêt porté aux équipages amateurs qui accumulent retard et annulations de spéciales? Et enfin, pourquoi les Legend Boucles de Spa ne sont-elles jamais capable d’afficher des résultats clairement ?
Liens pour les vidéos et impressions: http://www.tout-le-rallye.be/forum/topic39147.html
Classements: http://www.race-rally.be/2012/bsl2012/liveresults.aspx?t=1&sm=28.
Petit rappel pour comprendre les classements
Les quatre roues motrices n’ont pas la course gagnée d'avance car les tractions intégrales écopent en effet d’un coefficient handicap en fonction de leur cylindrée. Les moins de 2 litres comme la Visa 1000 Pistes de Thierry Neuville doivent multiplier leurs points de pénalité par 1.2 (contre par exemple 0.77 pour certaines Escort ou Porsche de 1977) en sus du coefficient selon l'année, tandis que les grosses Quattro comme l’Audi devront faire x1.4. Par ailleurs, il existe donc des coefficients selon les années: 0.72 comme pour une auto de 1972, 0.84 pour une autre de 1984. La pénalité par seconde de retard par rapport au temps imparti est de 1 point. La pénalité par seconde d’avance est de 2 points. Une pénalité de 500 points sera attribuée aux concurrents ne respectant pas la taille (à plus d’un pouce près) des jantes homologuées à l’époque. Une Escort homologuée en 13 pouces ne pourra donc pas rouler en 15. Sauf si elle accepte une pénalité de 500 unités. La pénalité forfaitaire pour ne pas avoir disputé une RT est de 600 points. Le premier quart d’heure de retard au départ d’une RT n’est pas pénalisé.
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