Regularity Legend (80km/h de moyenne): Victoire surprise, sur Toyota Corolla AE86 de Becker-Thiry

Les premiers kilomètres de la course apportaient déjà une très mauvaise nouvelle en vue de la lutte pour la victoire: le retrait de Daniel Reuter. Alors qu'il nous confiait, quelques minutes avant le départ: « Voici deux ans que nous abandonnons suite à des problèmes mécaniques. J'espère que cette fois la malchance nous épargnera. »

La boîte de vitesse de la Porsche 914/6 refusait tout service. Une nouvelle déception pour Daniel et son redoutable copilote Robert Vandevorst, un équipage taillé pour ce type d'épreuve. Peu après, c'est un autre équipage liégeois, André Lausberg et Laurent Joassin (Opel Kadett), qui devait raccrocher le casque... Après avoir court-circuité une boucle suite à des problèmes d'alimentation d'essence, ils tentèrent de réparer et de repartir en Super Rallye. « On n'a plus rien à gagner... Mais on va pouvoir s'amuser, faire le spectacle et s'arrêter quand on en aura assez », rigolaient-ils. Mais, finalement, la séance de mécanique a été vaine et les deux comparses ont dû abandonner définitivement.

Les premiers tronçons de régularité, à 80 km/h de moyenne, mettaient en évidence l'équipage Julien Durbecq/Guy Burniat sur une spectaculaire BMW M3 E30 de 1987: « Nous avons rencontré des problèmes de freins à l'arrivée, mais tout semble rentrer dans l'ordre. Je profite beaucoup de l'expérience de mon super copilote », souriait Julien Durbecq, quelques spéciales seulement avant de jeter le gant pour un jeu excessif dans le train avant de la Bavaroise.

Durbecq hors course, la voie était toute tracée pour Johnny Delhez et Eddy Gully. Réguliers, ils minimisaient les pénalités avant de voir fondre sur leur spectaculaire Ford Escort MK2, la Toyota Corolla de Franck Becker. Associé à Guy Thiry, il prenait l'avantage sur le fordiste Delhez et le conservait jusqu'à l'arrivée « C'est un résultat fantastique pour nous. Il ne faut pas oublier que ce Bianchi n'est que mon troisième rallye ! ».

Delhez et Gully étaient visiblement déçus de s'être fait coiffer sur le poteau pour un écart de 3 points seulement (sept dixièmes lorque l'on prend en compte le coefficient d'âge). Sur la troisième marche du podium, on retrouvait le bien connu Jean-Pierre Vandewauwer, son fidèle navigateur Eric Marnette et la Lancia Beta MC: « Je ne suis pas habitué à ce genre d'exercice de régularité pure. J'éprouve quelques difficultés à trouver le rythme et une bonne harmonie avec mon copilote, Eric qui n'est pas suffisamment expérimenté lorsqu'il faut réguler avec beaucoup de précision. » expliquait notre Vande. Ils terminaient à 14 points de Delhez.

Patrick Deblauwe et Christophe Houbben (Porsche 911 SC) prenaient bien du plaisir tout au long de la journée dans les ES du Bianchi. Sans prendre de risques, ils parvenaient à accrocher la quatrième position au classement Legend. Deblauwe s'enthousiasmait: « C'est un résultat inespéré. Nous avons roulé sagement, sans jamais prendre de risques. Et quelle chance de pouvoir participer à ce genre d'épreuve au volant d'une Porsche ! »

Raymond Horgnies et Christophe Hayez (Porsche 911) payaient toute la journée les pots cassés d'une erreur de copilotage en début d'épreuve. Ils étaient néanmoins surpris de se voir griller la priorité pour la 4ème place par une autre Porsche, celle de Deblauwe...

Ces cinq équipages, se tenaient en une quarantaine de points loin devant Alain Threis qui tirait parti du potentiel de la Toyota Corolla pour s'adjuger la sixième position. Il devançait De Pauw-Legros, l'équipage de la Manta de Simeone Racing, trop peu rompu à l'exercice de la régularité, ainsi que la Porsche d'Albert et Hoeymakers, ralentie en de course par un navigateur mal réveillé et est également devant la Golf GTi de Bruno Classens (ancien pilote de votre serviteur)...

Notons la belle prestation de Jacques Fievez et André Luys qui découvraient le Bianchi et la Manta 2.4 du DW Racing... Ces habitués de la traction on fait mieux que se défendre... Ils sont restés sur la route, ont constamment améliorés leurs résultats et ont terminés une honorable onzième place... Malgré un contact avec la végétation, véritablement préjudiciable à l'esthétique de sa Toyota Corolla, Christian Paquet rejoindra l'arrivée à une modeste 14ème position...

Malheureusement, la toujours spectaculaire Volvo des frères Glaude connaissait son lot d'ennuis mécaniques et le septième place requise en début de course s'envolait rapidement et ils décrochaient finalement la quinzième... Les jeunes « touristes », François Classens et Maxime Elias sur Autobianchi A112 de 1982 terminaient à la 16ème place.

On notera également les abandons de l'Opel Kadett de Loris de Sordi (arbre de roue), de la Toyota du toujours souriant René Duval, ainsi que celui de la performante VW Cox du sympathique Denis Gravy.

Regularity Classic (50 km/h de moyenne): victoire pour les métronomes Crucifix-Chapa sur Porsche 911

Pour cette catégorie, on attendait une lutte de haut vol entre quelques équipages de renom. Malheureusement, les premières heures de course n'apportait pas cette lutte tant espérée.

Yannick Albert associé à René Beyers (Opel Kadett GT),tous deux vainqueurs en tant que navigateur lors de précédentes éditions commettaient de grosses erreurs en début d'épreuve et engrangeaient 78 points de pénalités qu'ils allaient traîner jusqu'à l'arrivée « Je me suis trompé. J'ai mal lu le road-book et j'ai basé mes calculs de moyennes sur la mauvaise information » grimaçait Yannick Albert...

Même constat pour Dominiczak (Triumph Dolomite S), Lempereur (Alfa Romeo GT Veloce), Coel (BMW 2002) et Loquet (Ford Escort MK1) qui terminaient la première boucle avec des additions respectives de 29, 44, 49 et 78 points. Eric Driessen, le navigateur de Baudoin Lempereur s'expliquait « Il faut un petit peu de temps pour s'habituer au fonctionnement des prises de temps. On prend des pénalités au début, puis on s'améliore. Le problème vient du fait que les autres aussi s'améliorent ! ».

Si, en cours d'épreuve, on assistait à de nombreux changements de leadership, mettant en valeur les équipages Coel-Coel, Dorselaer-Marquet (Porsche 944) et Loquet-Windal , l'intégration au classement des pénalités récoltées lors des prises de temps intermédiaires remettait les choses dans l'ordre. Celles-ci prises en compte, c'est le trio Delpanck (Porsche 911 3.2 l) - Crucifix (Porsche 911) - Tomsen (Kadett GTE) qui menait, dans cet ordre les quatre premières boucles...

Christian Crucifix et Eric Chapa ont frappé très fort lors de la dernière boucle en pointant systématiquement à zéro... ce qui leur a permis d'annihiler l'avance acquise par Filip Deplancke et Jens Vanoverschelde et de les devancer d'un point de pénalité.

Le charmant équipage père-fille composé par Georges et Stéphanie Tomsen voyait ses efforts récompensés. Au prix d'une course constante et appliquée, ils s'adjugeaient la troisième position et portaient leur avance sur les frères Coel à 53 points.

Derrière, la lutte pour la cinquième position était rude. Dominiczak-Dessauvages qui lorgnaient avec envie sur la quatrième position des Coel, voyaient le retour fracassant de René Beyers et Yannick Albert d'un très mauvais œil. L'équipage de la Triumh réalisait une dernière boucle proche de la perfection et verrouillait la cinquième place. Au final, les trois équipages sont séparés par cinq points seulement.

Stéphane Loquet et Patricia Windalsur leur Escort MK1 auront mené une course remarquable. Equipés « à l'ancienne » avec des tables de moyennes insuffisamment précises pour ce type d'exercice, ils peuvent être fiers d'un parcours régulier et d'une belle septième place finale. Dorselaer et Marquet terminaient à la huitième position.

Le Bianchi Historic Rally 2012 arrivait à son terme en début de nuit après plusieurs heures d'une course mouvementée. Dans une ambiance bon enfant, avec un public plus clairsemé que l'an passé mais tout aussi enthousiaste, l'épreuve se terminait sans grands dégâts, ni matériels, ni humains. Pour finir, un coup de chapeau à Cédric Pirotte qui a rejoint l'équipe du Bianchi en y apportant toutes ses qualités et la confiance que lui témoignent les équipages de régularité !