7ème Montée Historique du Maquisard 2012: Victoire surprise de Tony Kevers sur VW Golf II

Ayant donc retrouvé enfin une météo estivale après deux éditions pluvieuses, l'épreuve organisée par l’Écurie du Maquisard a non seulement accueilli un public aussi nombreux que passionné, mais elle est surtout le rendez-vous incontournable des négociants en virages de Verviers, Spa et environs... Et Dieu sait s'ils sont aussi nombreux que talentueux avec le sens de la convivialité et de la fête en plus !

La majeure partie de la journée était réservée à de simples (si l'on veut !) démonstrations non-chronométrées, plus spectaculaires les une que les autres: Sunbeam de 1925, Gilbern GT de 1965, Fiat 850 Sport Coupe 2+2 affichant la plus petite cylindrée du plateau (903 cm³), Fiat Abarth Grand Prix de 1965, gang des NSU plus motivé que jamais, Fiat 124 Spider Groupe 4 que Fifi Néri n'a nullement ménagée, on en passe et des meilleures...

Le clou de la journée était le principe de la course à l'américaine proposé à partir de 16h30... Avec une Montée en Or accueillant finalement 26 concurrents, une Super Finale pour les 10 plus rapides et un Final Three où les compteur étaient une fois encore remis à zéro et où les artificiers du chrono ont pu s'en donner à cœur joie... tous, sauf deux...

Donné grand favori au volant de la Porsche 911 Turbo de 1974 appartenant à l'Allemand Schewe, Bernard Munster était bien décidé à faire tomber le record du Maquisard, pour flirter avec la minute vingt secondes. Malheureusement, dans un droite rapide, il se retrouvait sans freins, et s'offrait une incroyable cabriole, le bolide allemand de 500 cv achevant sa course sur le flanc. Sans bobo pour le pilote, heureusement, et avec des dégâts finalement moins importants qu'on avait pu le craindre pour la monture... « J'avoue que quand la pédale est allée au plancher, et que j'ai senti la voiture glisser sur l'huile se déversant sur une des roues arrières, j'ai eu peur, reconnaissait Bernard Munster. L'impact a été très violent, mais je m'en suis bien sorti. C'est dommage, car j'avais réussi à bien maîtriser le temps de réponse énorme de ce turbo de la première génération. Cette Porsche Turbo est très efficace, mais aussi compliquée à piloter ! »

Autre grand malchanceux de la journée, Johnny Delhez est lui aussi parti à la faute dans l'un des virages à droite entre la « Petite Suisse » et les épingles du haut du tracé. Si le concessionnaire Ford de Trooz s'en tirait à bon compte, sa fabuleuse Escort RS1600 MK1 a malheureusement vécu, après avoir également effectué une cabriole très impressionnante.

Munster et Delhez out,la victoire allait se jouer entre trois pilotes, tous de régionaux de l'étape, bien sûr... Et comme l'an dernier, c'est Bernard Herman au volant de sa Porsche 911 RS de 1974 qui surgissait après la Montée en Or, avec un temps corrigé de 1'23"712... Il est vrai que le bolide aux couleurs de Martini pouvait compter sur un coefficient d'âge intéressant. Herman devançait la VW Golf II (1984) de Tony Kevers, et Jean-Pierre Vandewauwer au volant de son habituelle Lancia Beta Monte-Carlo Groupe 4 de 1975 et lauréate des dernières Legend Boucles de Spa.

Lors de la Super Finale, Herman remettait le couvert avec un temps corrigé de 1'23"594, devançant cette fois Vande et Kevers. Ces trois pilotes allaient en découdre une dernière fois, en Final Three, sur les 2.340 mètres reliant le hameau de Marteau au monument du Maquisard Inconnu, à La Reid. Et c'est à ce moment que Tony Kevers signait l'exploit de la journée, avec une montée record en 1'22"390 que le coefficient peu avantageux de sa Golf II transformait en chrono de 1'23"379. « Avec l'équipe de Jean-Pierre Dehaye, qui prépare ma Golf à la perfection, on a décidé de pousser jusqu'à 8400 t/min pour cette dernière montée, expliquait un Tony Kevers hilare. Il y avait aussi un endroit que je passais en 3^ème pendant la journée et là, j'ai essayé en 4^ème... C'était plus vite, et franchement limite ! J'avoue que je me suis fait une frayeur... Mais heureusement, c'est passé... »

Surgissait, alors Bernard Herman, moins rapide que lors de ses deux premières montées chronométrées. « En voyant la Porsche de Munster après sa sortie de route, j'ai décidé de soulager pur cette dernière montée, avouait le préparateur de Blegny. Je n'avais pas envie d'abîmer ma Porsche, mais je dois quand même reconnaître que Tony (Kevers) a été très vite. » Quant à Jean-Pierre Vandewauver, il devait cette fois se contenter de la plus petite marche du podium final.

Derrière ces trois artistes, le jeune Réginald Togaert a frappé un très grand coup avec sa Peugeot 205 Rallye, signant l'un des meilleurs chronos du jour avec un 1.400 cm³ sous le capot ! Il en profitait pour remporter sa classe... Daniel Reuteur (Porsche 914/6) faisait partie des bonnes surprises du jour en se classant au 6ème rang. Mentionnons aussi le doublé des « Querinjean Brothers » pour le titre très envié de Roi de l'Escort, Olivier prenant cette fois le meilleur sur Michel ! Quant au Prix du Spectacle, autre spécificité du Maquisard, il est revenu à Maxime Hebrant, qui pris un malin plaisir à embarquer son Opel Manta dans de longues glissades d'un bout à l'autre du meeting...

Après cet excellent millésime 2012, gageons que la Royale Écurie Ardennes a déjà entamé sa phase de réflexion en vue de la 8^ème édition. Une seule question est désormais sur toutes les lèvres: qui osera défier les champions de la région sur un terrain qu'ils connaissent comme le fond de leur poche ? Vivement 2013 !

Podium final